Débat Ce colloque permettra de «relancer le travail de mémoire autour de cette illustre figure du 4e art». Un colloque international intitulé «Comment lire le théâtre de Alloula» est prévu les 2 et 3 mai prochain à Oran, à l'initiative de la Fondation Abdelkader-Alloula, en collaboration avec l'université d'Oran Es-Sénia. Environ cent participants sont attendus à ce rendez-vous culturel consacré à l??uvre et au parcours exceptionnels du regretté dramaturge lâchement assassiné par les terroristes, le 10 mars 1994 à Oran. «Alloula avait cette ambition de produire un nouveau genre dans le théâtre», a noté le chercheur et professeur d'université Mohamed Daoud. Onze années après la disparition de l'auteur de la trilogie Lagoual, El-Ajouad, El-Litham et de bien d'autres pièces ayant fait l'unanimité auprès du public, d'aucuns déplorent, aujourd'hui, l'interruption d'une telle dynamique. «Faute d'imagination et de finesse, la production théâtrale attend encore cette synergie nationale à même de prendre en charge les aspects culturels», déclare le Pr Daoud. Alloula avait consacré, sa vie durant, toute son énergie et son intelligence à la promotion de la créativité théâtrale, avec des productions authentiques au diapason de la société et de ses attentes. «Avec un répertoire riche et original, l'expérience Alloula est gravée dans le patrimoine local et universel», poursuit l'universitaire en soulignant que «le style d'avant-garde de l'homme puisait, justement, dans l'actualité sociale et dans ses rapports de proximité avec le petit peuple». Imprégnée d'une forte dimension humaine, cette démarche «populaire» avait effectivement porté ses fruits, faisant, à Alloula, une réputation nationale et même au-delà des frontières avec plusieurs prix glanés dans des festivals étrangers. Né le 8 juillet 1939 à Ghazaouet (Tlemcen), Alloula fera sa scolarité à l'école primaire de Aïn El-Berd (ex-Oued Imbert), dans la wilaya de Sidi Bel Abbes. En 1956, Abdelkader Alloula interrompt ses études secondaires à Oran pour y faire du théâtre avec la troupe amateur Echabab. En 1962, il est avec la troupe de l'Ensemble théâtral Oranais (ETO), avant de rejoindre le Théâtre national algérien (TNA) dès sa création en 1963. Comédien, il est aussi metteur en scène. Sa passion pour le 4e art l?amène également à écrire et à réaliser des pièces comme Laâleg (Les sangsues), El-Ajouad? Il y a lieu de noter sa participation aux commentaires des films Bouziane El-Qalii de Belkacem Hadjadj et Combien je vous aime de Azeddine Meddour. A la Chaîne III, il réalise et interprète, en 1967, trois pièces théâtrales du répertoire universel (Sophocle, Shakespeare et Aristophane).