Résumé de la 12e partie Le capitaine des voleurs est persuadé que le secret est détenu par deux personnes. L?une a été tuée ; qui est la deuxième ? Pour en savoir plus, un voleur se déguise et entre dans la ville. Baba Moustafa était assis sur son siège, l'alène à la main, prêt à travailler de son métier. Le voleur alla l'aborder, en lui souhaitant le bonjour ; et comme il se fut aperçu de son grand âge : «Bon homme, dit-il, vous commencez à travailler de grand matin ; il n'est pas possible que vous y voyiez encore clair, âgé comme vous l'êtes ; et quand il ferait plus clair, je doute que vous ayez d'assez bons yeux pour coudre. ? Qui que vous soyez, reprit Baba Moustafa, il faut que vous ne me connaissiez pas. Si vieux que vous me voyez, je ne laisse pas d'avoir les yeux excellents ; et vous n'en douterez pas quand vous saurez qu'il n'y a pas longtemps que j'ai cousu un mort dans un lieu où il ne faisait guère plus clair qu'il fait présentement.» Le voleur eut une grande joie de s'être adressé en arrivant à un homme qui d'abord, comme il n'en douta pas, lui donnait de lui-même la nouvelle de ce qui l'avait amené, sans le lui demander. «Un mort !» reprit-il avec étonnement. Et pour le faire parler : «Pourquoi coudre un mort ? ajouta-t-il. Vous voulez dire apparemment que vous avez cousu le linceul dans lequel il a été enseveli. ? Non, non, reprit Baba Moustafa. Je sais ce que je veux dire. Vous voudriez me faire parler. mais vous n?en saurez pas davantage.» Le voleur n'avait pas besoin d'un éclaircissement plus ample pour être persuadé qu'il avait découvert ce qu'il était venu chercher. Il tira une pièce d'or, et, en la mettant dans la main de Baba Moustafa, il lui dit : «Je n'ai garde de vouloir entrer dans votre secret, quoique je puisse vous assurer que je ne le divulguerai pas si vous me l'aviez confié. La seule chose dont je vous prie, c'est de me faire la grâce de m'enseigner, ou de venir me montrer la maison où vous avez cousu ce mort. ? Quand j'aurais la volonté de vous accorder ce que vous me demandez, reprit Baba Moustafa, en tenant la pièce d'or prêt à la rendre, je vous assure que je ne pourrais pas le faire : vous devez m'en croire sur ma parole. En voici la raison : c'est qu'on m'a mené jusqu'à un certain endroit où on m?a bandé les yeux, et de là je me suis laissé conduire jusque dans la maison d?où, après avoir fait ce que je devais faire, on me ramena de la même manière jusqu?au même endroit. Vous voyez l?impossibilité qu?il y a que je puisse vous rendre service. ? Au moins, repartit le voleur, vous devez vous souvenir à peu près du chemin qu'on vous a fait faire les yeux bandés. Venez, je vous prie, avec moi, je vous banderai les yeux en cet endroit-là et nous marcherons ensemble par le même chemin et par les mêmes détours que vous pourrez vous remettre dans la mémoire ; et comme toute peine mérite récompense voici une autre pièce d'or. Venez faites-moi le plaisir que je vous demande.» (à suivre...)