Tableaux Ce groupe de plasticiens, par son esprit novateur, veut apporter de nouvelles expressions dans l?art. L?exposition, qui se tient au Bastion 23 jusqu?à la fin du mois de mars, se veut riche et plurielle. On y trouve des installations, tableaux et sérigraphie, le tout formant un ensemble hétéroclite, mais harmonieux. Kheira Slimani, artiste peintre et professeur à l'Ecole supérieure des Beaux-Arts, a choisi des matériaux «non nobles» tels que le carton et le papier d'emballage pour concevoir des ?uvres d'une grande richesse plastique. «J'ai détourné la première fonction du matériau pour lui donner un autre langage, une autre fonction, un autre vécu et une esthétique», a indiqué l'artiste. Son travail s?articule autour de la réalisation de trois pièces de grandes dimensions à la forme circulaire. Chacune est caractérisée par des reliefs sensiblement proéminents. Meriem Aït El-Hara, du groupe Essabaghine, a donné une certaine dimension aux matériaux de récupération dont la corde et de vieilles planches pour créer des tableaux de grande facture tout en mettant en exergue l'encadrement. «Je travaille sur un nouveau concept en mettant en valeur l'encadrement, qui, de dernier élément d'un tableau, devient une ?uvre, un facteur d'ouverture racontant une histoire», a expliqué cette artiste dont la prochaine exposition est prévue en juin à Alger. Zoubir Hellal, Karim Sergoua, Ammar Bouras et Adlan Djafa ont choisi de présenter des tableaux s?inscrivant dans une perspective contemporaine. Alors que Djaoudat Guessouma s?est distingué dans le «pop?art», Noureddine Feroukhi, lui, s?est révélé dans une expression érotique. Aux côtés des huit artistes de Essabaghine, de même tendance plastique postcontemporaine, qui ont gardé leur démarche personnelle, leur thématique et leur propre palette, des étudiants des Ecoles des Beaux-Arts d'Alger et d?Aix-en-Provence (France) ont exposé des dessins réalisés avec les moyens de la reprographie et de la sérigraphie autour du thème de l'olivier. «Cette exposition annuelle, devenue une tradition, est à même d'offrir un espace aux jeunes talents leur permettant ainsi de faire connaître leurs ?uvres et de les faire apprécier par un large public», a confié le peintre Karim Sergoua du groupe Essabaghine. Optant elles aussi pour l'installation, un moyen d'expression très contemporain, Souad Douibi et Fatima Chafaa ont, dans des compositions alliant des matériaux et des objets quelconques comme le papier journal, le fil de fer, des bouteilles en plastique ou en verre, à des tableaux de style semi-figuratif, évoqué respectivement les thèmes de la communication et de la femme. Enfin, Yamo, le plasticien de renom, a voulu participer à cet «instant plastik». Sous le titre «Composition fraternelle», Yamo a réalisé une composition à partir d'éléments de la mer notamment des galets et des cailloux pour parler de son enfance tout en exprimant des sentiments forts tels l'attachement familial et l'amour parental.