Le chanteur engagé libanais Marcel Khalifa fustige le nouvel ordre mondial qui a produit «la société de consommation» et placé «la culture dans un état de marginalisation». Il a affirmé que «la culture ne peut être neutre dans la situation actuelle et surtout avec la présence coloniale», estimant qu'elle constitue «un moyen de lutte pacifique pour la patrie». Soulignant la richesse du patrimoine arabe, il affirme que, pour lui, il constitue une source d'inspiration inépuisable. Artiste «rebelle», comme il se qualifie lui-même, Marcel Khalifa se dit «concerné par les souffrances de l'être humain sans, pour autant, prôner la violence pour son émancipation». «La médiocrité éloigne des véritables préoccupations et de l'essence même des choses», déclare-t-il tout en se félicitant de l'intérêt que porte toujours le public à ses chansons «ce qui renforce mon attachement à conserver ce genre de musique». Estimant que la musique et le chant que propagent les chaînes satellitaires «sont étrangers à notre culture et portent atteinte à notre histoire et notre présent», il affirme que «cette décadence est le résultat naturel de la situation politique et sociale». La créativité, dit-il enfin, «exige des efforts et de l'abnégation de la part de l'artiste».