La police fédérale américaine a joué un rôle actif dans l'organisation du départ des Etats-Unis d'une douzaine de Saoudiens influents, dont des membres de la famille Ben Laden, juste après les attentats du 11 septembre 2001, selon des documents officiels cités, hier, dimanche, par Le New York Times. Ces documents montrent, selon le journal, que des membres du FBI ont escorté à l'aéroport deux familles saoudiennes bien placées et autorisé d'autres Saoudiens à quitter le pays sans être auparavant interrogés. Les deux familles avaient demandé l'aide du FBI, à Los Angeles et Orlando, par crainte pour leur sécurité après les attentats, dont une majorité des auteurs était d'origine saoudienne. Des responsables du FBI, contactés par le quotidien, ont affirmé qu'il n'y avait pas eu un traitement de faveur, mais que les Saoudiens avaient été traités comme «toute personne susceptible d'être menacée». Les documents officiels cités par le New York Times ont été obtenus, sur la base du droit à l'information, par Judicial Watch, un groupe conservateur spécialisé dans les affaires juridiques, qui en a transmis une copie au quotidien. Le départ des Saoudiens dans les jours suivant le 11 septembre 2001, alors que la plupart des avions étaient cloués au sol aux Etats-Unis, a été lié, par certains commentateurs, aux liens étroits entre la famille du président George W. Bush et les cercles du pouvoir à Riyad. Ces allégations ont notamment été relayées par le réalisateur Michael Moore dans son film Fahrenheit 9/11, consacré aux attentats ayant fait près de 3 000 morts et à leurs conséquences.