Comme ailleurs dans le monde, la musique et la danse font partie des divertissements les plus courants en Algérie. On chante et on danse en toutes occasions : mariage, naissance, circoncision, retour du pèlerinage et, de nos jours, anniversaire, succès scolaire. Parfois aussi, les femmes se réunissent et, pour le plaisir, improvisent des danses et des chants. On chante et on danse également dans les confréries religieuses, et certaines ziaras (visites à des mausolées de saints) comportent des rituels où figurent le chant et surtout la danse. Ici, chants et danses ont, avant tout, une fonction curative, le but des manifestations étant de débarrasser le visiteur d?un mal. En arabe chant se dit ghna, du classique ghina? et danse, erraqs, du classique rraqs. En berbère on emploie chna?, pour chant et ch?dha pour danse. Ce dernier mot se retrouve en arabe dialectal, cht?ah?, et il est même plus courant que rraqs. Divertissement, le chant et la danse sont l?expression de la joie. Aussi, dit-on, quand on veut dire à quelqu?un qu?on partage son bonheur qu?on va venir «lui chanter et lui chanter», ndjiw ngheniwlek u nechet?h?u ?lek ! Mais la musique et le chant sont également associés au bruit, au vacarme qui indisposent : cht?ah? w ardih?, dit-on alors, «danse et bruit infernaux». Le verbe danser est pris également dans le sens de «gesticuler». Haw yecht?ah? â?lina, «il n?arrête pas de gesticuler, de nous importuner» (littéralement : il danse autour de nous), barka ma techt?ah? â?lina, «arrête de gesticuler, de frétiller» (littéralement : arrête de danser autour de nous !?).