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Une tradition qui se meurt
Cérémonie de circoncision
Publié dans Liberté le 15 - 09 - 2009

Il y a quelques années, la circoncision était un grand moment dans la vie familiale, en général, et de l'enfant, en particulier. Le 27e jour (Leïlat el-qadr) était une date privilégiée pour la circoncision des garçons en âge préscolaire.
Un rituel qui n'avait parfois rien à envier aux cérémonies de fiançailles ou de mariage. Actuellement, les circoncisions ont lieu à n'importe quelle période de l'année. Principalement pendant la saison estivale correspondant aux vacances scolaires et la cérémonie se limite souvent à une petite fête familiale à cause du pouvoir d'achat. Aussi, pendant longtemps, la circoncision s'est faite par des tahar, “hadjem”, “el-khaten” ou le “circonciseur”. Ensuite, pour des raisons de santé, l'opération s'effectuait par le personnel paramédical. Considérée comme étant un acte chirurgical qui ne doit être effectué que par un médecin ou un chirurgien (note du ministère de la Santé). Quand à la tradition de fêter l'événement, elle a complètement disparu dans la majorité des villes.
En Algérie et particulièrement dans la région des Aurès, les préparatifs de la cérémonie de la circoncision commençaient une fois la date fixée. La famille du circoncis se rassemble pour rouler le couscous “ess ouamel” accompagné par des youyous et des chants interminables. Le jour “j”, les hommes s'en vont chercher le bois. Les femmes se mettaient à préparer la nourriture. En cette circonstance, la famille montre les rapports de solidarité qui la constituent, les valeurs et symboles qui la justifient. Chants, danses, coups de fusil, youyous, les femmes manifestant leurs joies. Pendant ce temps, l'oncle maternel offre à son neveu comme cadeau, ce qui est une obligation, une gandoura blanche, brodée de fils “kitani” d'or et d'argent. Ensuite, on procède à la “tahfifa”, la coupe de cheveux qui se limite à la coupe d'une mèche symbolique. Cette cérémonie exclut toute présence féminine, c'est une affaire d'hommes. Après cette cérémonie, on présente aux hommes une corbeille “hassouguith”. Elle contient du sucre, de la viande séchée, des figues, des noisettes, des noix, des bonbons et des grenades. Tout sera mis dans une “aklouth” qui est un grand couffin. Chacun des invités est servi. Toute la nuit se passera dans une “rahbia” mixte, qui est une danse traditionnelle exécutée par quatre hommes et quatre femmes sous les airs mélodieux de la “hagsbith» flûte berbère et du “bendir” sorte de tambour, accompagnées des voix de ténors masculins et de sopranos féminins. Au cours de la nuit, les femmes se mettront à préparer le “henné” accompagné du célèbre chant de ce rite. La mère posera “hassouguith” entre les jambes de l'enfant, et tout en mangeant les délices qu'elle offre, les femmes servent le café. Le henné préparé, l'enfant sera habillé. Au milieu d'un cercle de femmes, l'enfant va être l'objet de louanges. Après, la grand-mère, une cuvette de henné entre les mains, prend du henné et le dépose dans la main droite de l'enfant. Elle l'entoure d'un foulard bleu. Lorsque l'enfant est fatigué, la tante paternelle le met au lit “assoudeth”. C'est aux jeunes filles (sœurs et cousines) de le veiller en lui racontant des récits mythiques. La cérémonie du henné exclut toute présence masculine même celle des enfants circoncis. La fête continue jusqu'à l'aube où le père et ses frères égorgent quelques moutons pour préparer le plat traditionnel “assekssou”, couscous et un dessert le “zirawi” au miel et au beurre. Les invités arrivent à la mi-matinée. Chacun s'invite lui-même par le fait d'être voisin ou habitant la même campagne. Des groupes de femmes se forment : l'un pour l'accueil et la réception des invités, l'autre se prépare pour sortir et retrouver les hommes qui attendent dehors, fusils à la main. On choisit une jeune fille vierge, généralement la fille du frère du père, réelle ou classificatoire. Celle-ci parée de son plus bel habit attend comme une fiancée le départ. À l'intérieur de la grande maison, les femmes préparent une “harbouth”, un très grand plat en bois. On y met un “kaba”, une hache, ainsi qu'une “hakleth”, broche berbère en argent et on couvre le plat avec un châle en soie. Le grand plat en bois sera porté par la jeune fille. Viennent ensuite, fusil à la main, les hommes, le plus souvent les oncles paternels et maternels. Avec une voix de soliste, la jeune fille entamera une chanson rituelle. Après une bonne heure de marche, le groupe s'arrête, chante sur place, les hommes épaulent leur fusil et tirent sur la terre vierge. Il faut que cette terre ne soit pas une terre labourée pour offrir son fruit à la jeune fille. Cette dernière, la hache à la main, fait un trou dans le sol pour remplir de terre son plat en bois. Avant de partir, elle laisse tomber la broche d'argent qu'elle enterre dans ce même lieu, et qu'elle arrose d'eau. Les autres femmes jettent, à la volée, des morceaux de sucre et de dattes que s'arrachent les enfants. Le retour se fera avec des youyous, de chants, de cris, et de baroud. La jeune fille répétera toujours la chanson. Une fois arrivés à la grande maison, seule la jeune fille passe le seuil de la chambre dans laquelle aura lieu la circoncision. Les autres femmes attendent près de la porte. La jeune fille dépose le plat plein de terre au milieu de la chambre, et lance un youyou, elle ressort accueillie par les youyous des autres femmes. C'est au tour des hommes de prendre place dans la chambre. On sert le repas traditionnel “assekssou”, ensuite les friandises. Dès la fin du repas, l'arrivée du “hadjem” le “circonciseur” provoque une vive émotion parmi le groupe des femmes. Dans les Aurès, la fonction du “circonciseur” n'est pas spécifique au barbier ni à quelqu'un d'habitué au maniement des couteaux ou des ciseaux. C'est surtout une personne d'un certain âge respecté. Pendant ce temps, l'oncle maternel va chercher l'enfant, il est le seul homme qui puisse être en contact avec les femmes. À la vue de son frère venant chercher l'enfant, la mère dénoue ses longues tresses et met son pied droit dans une cuvette en cuivre pleine d'eau tout en serrant entre ses dents une broche en argent qui restera épinglée à la “gandoura” de l'enfant durant la circoncision. Dans cette ambiance, les femmes commencent à chanter la chanson de la circoncision, et la mère de l'enfant se met à pleurer. L'oncle maternel prend son neveu dans ses bras, malgré les larmes de sa mère. Les femmes le suivent et l'attendent dans la cour, tout en chantant. Une fois dans la chambre, l'oncle maternel place l'enfant sur les genoux de l'oncle paternel, ce dernier est assis sur un oreiller face au grand plat en bois. L'assistance est composée du “circonciseur”, des deux oncles paternel et maternel et de quelques invités. Pendant ce temps, l'enfant tout joyeux de devenir un homme, prend dans ses mains un gigot de viande et une grenade datant au moins une année, pour qu'il puisse les lancer sur la figure du “circonciseur”. L'enfant bien placé sur les genoux de son oncle paternel, prêt à être circoncis. Le “circonciseur” essaye de détourner l'attention de l'enfant en lui disant : “Regarde l'oiseau…” Et tac, c'est fini. Se tortillant de douleur, l'enfant lance la grenade et le gigot de viande sur le visage du circonciseur. La terre dans le plat en bois recevra le sang de l'enfant. Pendant ce temps, le “circonciseur” prépare une pâte composée d'Asselghen (matière visqueuse de sapin), Ahdhurth (graisse de chèvre) et Dhen (beurre très ancien).
Avec cette pâte, il saupoudre la partie circoncise avec du genévrier, perce un œuf et y introduit le sexe de l'enfant. Après ce traitement, tous les hommes se lèvent à tour de rôle et laissent tomber des billets de banque dans les mains du gamin. Ensuite, c'est au tour de l'oncle paternel de prendre ce dernier dans ses bras et de l'allonger sur le lit préparé à cette occasion. Ainsi, sous les yeux admiratifs de l'enfant, une véritable “rixe à coup de bonbons” se déclenche. Autrement dit, un jeu très viril accompagné de chant mélodieux des femmes. Ainsi prendra fin le cérémonial pour reprendre une semaine après. On renouvelle les invitations et on retrouve une seconde fois la jeune fille qui va reprendre le plat en bois sur sa tête, chantant les mêmes chansons que la semaine précédente, accompagnées de youyous des femmes, de baroud des hommes et des cris joyeux des enfants. Une seconde fois, elle va piocher et creuser le sol, retirer la broche d'argent, et remettre la terre en enterrant le sang et le prépuce de l'enfant.


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