C'est dans les danses que s'exprime le plus le symbolisme de la main. Dans beaucoup de danses du monde, en effet, les mains exécutent des tours, effectuent des gestes qui font partie de la danse, notamment quand il s'agit de danses rituelles. D'ailleurs, en Asie du sud, ces danses sont appelées danses des mains. On assigne toujours aux mains des positions particulières par rapport au corps, et les mouvements des doigts sont méticuleusement déterminés. C'est le cas, aussi, des danses africaines où mains et doigts doivent faire des gestes précis. Dans les danses mystiques musulmanes, les mouvements frénétiques du corps, et surtout des mains, conduisent à l'extase. Au Maghreb, la danse fait un usage fréquent des mains, chaque geste étant porteur d'un symbole. La danse des mains la plus célèbre est la danse dite de la gedra. Cette danse, que l'on appelle parfois «danse des mains», est pratiquée par les femmes de la région de Goulimine, en Tunisie. Le mot guedra désigne la percussion montée sur poterie (genre derbuka), dont joue le musicien homme ou femme . La danseuse est assise sur les talons, au centre d'un cercle formé par des hommes et des femmes qui chantent et claquent des mains. Elle est recouverte d'un ou de deux voiles qu'elle écarte lentement. Elle étend les bras à hauteur du buste et les fait mouvoir de gauche à droite. Mais les mouvements les plus remarquables sont ceux des doigts qui bougent séparément, par fluxion des phalanges, suivant le rythme du chant. Le buste est secoué de mouvements saccadés suivant les percussions. Le mouvement s'accélère ainsi que la respiration des danseuses qui finissent par tomber d'épuisement. La danse prend alors fin.