Engagement Décidé à imposer l'ordre dans les territoires occupés, Mahmoud Abbas a mis, samedi, les services de sécurité en «état d'alerte» dans toute la Cisjordanie. Les forces de sécurité palestiniennes ont commencé à se déployer, samedi soir, dans toute la Cisjordanie, quelques heures après que M. Abbas eut ordonné l'état d'alerte à Ramallah. Ce déploiement de force a été décidé par M. Abbas à la suite d'un incident mercredi lors duquel des membres des Brigades des martyrs d'Al-Aqsa, un groupe armé lié à son mouvement, le Fatah, avaient tiré en l'air dans la cour de la Mouqataâ pour exprimer leur colère après avoir reçu l'ordre de quitter les bâtiments de la présidence de l'Autorité palestinienne. L'ordre a été donné lors d'une réunion samedi soir entre M. Abbas et les chefs des services de sécurité palestiniens, a affirmé le responsable qui a requis l'anonymat. Au cours de cette réunion, M. Abbas a également donné l'ordre à toutes les branches des services de sécurité de se retirer du QG de la Mouqataâ. Cet ordre, qui a pris immédiatement effet, concerne, entre autres, les bureaux de la sécurité nationale, des services de renseignement et de la police, qui devront être relogés sur un terrain situé à un kilomètre de la Mouqataâ, a expliqué un responsable qui a assisté à la réunion. Seule la garde présidentielle, la Force 17, maintiendra une présence dans le QG de la présidence de l'Autorité palestinienne. Jeudi, M. Abbas avait promis de sévir contre ces éléments indisciplinés et de mettre fin au «chaos sécuritaire» en Cisjordanie. Cette politique de fermeté s'est traduite vendredi par sa décision de destituer le général Hadj Ismaïl Jaber, le chef de la sécurité nationale en Cisjordanie. Dans la foulée, M. Abbas a aussi limogé le chef de la sécurité nationale à Ramallah, Younès al-Has. Il a cependant refusé la démission du chef des services de renseignement en Cisjordanie, Taoufik Tiraoui, selon des proches du président de l'Autorité palestinienne. «Taoufik Tiraoui a pris cette décision à cause des tirs contre le bureau du président, contre lesquels les forces de sécurité n'ont pas agi», avait indiqué un responsable palestinien. «Abou Mazen n'a d'autre choix que d'imposer la loi et l'ordre pour apporter la sécurité aux citoyens palestiniens comme il l'avait promis dans sa campagne (électorale)», a indiqué Jibril Rajoub, conseiller à la sécurité nationale. «Cela ne pourra être réalisé qu'en revoyant la hiérarchie des services de sécurité, en opérant les transferts nécessaires entre les chefs des organismes de sécurité et en appliquant la loi sur la retraite», a-t-il expliqué. «Le président Abbas a promis d'assurer la sécurité de la population et de mettre fin au chaos que font régner certaines personnes dans nos rues», avait auparavant affirmé un responsable palestinien. Par ailleurs, et dans le cadre de la lutte contre la corruption, le procureur général palestinien enquête actuellement sur quatre responsables soupçonnés de détournements de fonds publics, a indiqué un autre responsable palestinien.