Urgence M. Abbas, qui a été élu en janvier à la tête de l'Autorité palestinienne, a fait de la réforme des services de sécurité l'une de ses priorités. Le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a décidé, samedi, d'importants changements à la tête des services de sécurité, alors qu'Israël a averti récemment qu'il n'y aurait pas de négociations de paix sans mise au pas des groupes armés palestiniens. Selon un communiqué officiel publié samedi soir, le général Moussa Arafat, chef de la Sécurité nationale dans la bande de Gaza, a été nommé conseiller pour les affaires militaires auprès de Mahmoud Abbas, avec rang de ministre. Le général Souleimane Helef le remplacera à ce poste, tandis que le général Ahmed Abdelkarim lui succédera à la tête des services de renseignements militaires dans l'ensemble des territoires palestiniens, indique le communiqué. M. Abbas a également appelé auprès de lui, comme conseiller spécial avec rang de ministre, le général Amine al-Hindi, jusque-là chef des renseignements généraux pour la bande de Gaza et la Cisjordanie. Son successeur à la tête de ces services est le général Tarek Abou Rajab. Le dernier changement annoncé samedi soir affecte la police palestinienne, dont le chef Mahmoud Asfour perd son poste au profit du général Hosni Rabaya. Ces changements interviennent alors que M. Abbas, qui s'est engagé à mettre un terme au «chaos des armes» qui règne dans les territoires palestiniens, est pressé par Israël de mettre au pas les groupes armés, le Premier ministre israélien Ariel Sharon ayant de nouveau déclaré jeudi que l'Etat juif ne s'engagerait pas dans des négociations de paix avant que «les Palestiniens (n'aient respecté) leur engagement à stopper le terrorisme». Déjà début avril, à la suite de tirs de résistants palestiniens qui manifestaient leur colère contre l'ordre de quitter les bâtiments de la présidence de l'Autorité palestinienne à Ramallah, M. Abbas avait destitué le général Hadj Ismaïl Jaber, chef de la sécurité nationale en Cisjordanie. Le 14 avril, M. Abbas a décrété une réorganisation des forces de sécurité, les plaçant toutes, à l'exception des Renseignements, sous la tutelle du ministre de l'Intérieur et de la Sécurité nationale, le général Nasr Youssef, un homme qui jouit d'une solide réputation d'autorité. Si l'Union européenne a dit se réjouir de cette réforme, les Etats-Unis, dont Israël peut se prévaloir du soutien, l'ont accueillie avec prudence, souhaitant voir sa mise en ?uvre effective. Fin mars, alors que la situation empirait dans les territoires palestiniens, le Conseil législatif palestinien (CLP, Parlement) avait jugé que l'Autorité palestinienne était responsable de l'insécurité régnant en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, l'appelant à présenter sans tarder un plan de réformes sécuritaires. Les députés du CLP avaient alors voté un texte «blâmant» les chefs des services de sécurité, leur reprochant leur «peu d'empressement à agir pour stopper la dégradation de la situation». Ce texte avait été voté après que les députés eurent entendu un rapport accablant pour les services de sécurité, préparé par la Commission parlementaire des droits de l'Homme.