Résumé de la 1re partie Le jeudi 4 août 1988, une Peugeot 205 GTI de couleur rouge est volée sur un parking quelque part en France. Voyant trois hommes armés et cagoulés en sortir, le pompiste tente de s'enfuir dans le local de la caisse, fermé par une porte blindée. Il n'en a pas le temps. Un coup de feu claque sans l'atteindre et l'un des agresseurs, un colosse, se précipite, parvenant à bloquer la porte. Le pompiste doit remettre le contenu de la caisse, 3 000 francs, puis il est aspergé de gaz lacrymogène. Le trio remonte ensuite dans la 205 rouge, qui disparaît. Mais on va encore la revoir dans cette même journée du 17 août. Vers 15 heures, alors que des barrages policiers sont en place dans toute la région, que des patrouilles aidées d'hélicoptères quadrillent les environs, un passant remarque une voiture rouge immergée dans le canal du Rhône. Elle est aussitôt repêchée. Elle porte une fausse immatriculation, peinte à la main sur un ruban adhésif, mais c'est bien la 205 qui avait été volée le 4 août précédent. L'enquête va très vite. Constatant qu'il n'y a pas eu de vol de voiture dans la région, les policiers en déduisent que les trois hommes sont partis à pied, donc qu'ils habitent tout près. Or, trois familles de gitans ont stationné sur un parking à proximité du canal, et elles viennent de repartir précipitamment. Les signalements des assassins correspondent à trois de ces gitans : Maurice V., trente et un ans, Jacob X., vingt-huit ans, et Denis S., vingt-sept ans. Ils sont arrêtés le 8 septembre suivant. Ils nient farouchement les faits et refuseront, au cours de l'instruction, de se prêter à toute confrontation et à toute reconstitution. Ce qui ne les empêche pas d'être inculpés de meurtre, viol aggravé, prise d'otages et vol à main armée... Maurice, Jacob et Denis comparaissent devant la cour d'assises le 9 mars 1992. On croit que le procès va faire toute la lumière sur cette dramatique affaire, dont bien des points restent encore dans l'ombre, mais l'attitude des accusés ne le permettra pas. Multipliant les incidents, refusant de se présenter à l'audience, récusant leurs avocats, puis revenant sur cette décision, criant, insultant les uns et les autres, les accusés rendent vite les choses impossibles. Au bout de cinq jours de débats confus, lorsque l'un d'eux tente de se déshabiller pour prouver qu'il y a sur son intimité un tatouage dont n'a pas parlé Nadine, la jeune femme violée, le président décide de reporter le procès à une session ultérieure, «pour préserver la sérénité de la justice». C'est dire que la tension est à son comble lorsque s'ouvre la seconde édition du procès de Maurice, Jacob et Denis, le lundi 28 septembre 1992. Les débats vont-ils avoir une plus grande sérénité que six mois plus tôt ? Dès l'arrivée des accusés, on perd cet espoir. Ils se présentent dans le box à reculons pour présenter le dos de leurs blousons, où est écrit à la craie : «Innocent.» Comme si cela ne suffisait pas, Jacob se met à hurler : Je suis innocent ! Leurs avocats sont les mêmes qu'au premier procès. Comme six mois plus tôt, on retrouve le même avocat général. L'avocat de Maurice, intervient alors pour demander une expertise psychiatrique de son client qui, selon lui, aurait perdu la raison. Aussitôt, la compagne de ce dernier, Sonia C., coaccusée, qui s'était déjà signalée au premier procès par ses débordements, se dresse dans le box comme une furie : ? C'est en prison qu'il est devenu comme ça. Il est devenu fou à cause de vous ! Suit un torrent d'insultes à l'adresse du président, qui décide immédiatement son expulsion... Un semblant de calme étant revenu, le public peut enfin s'intéresser au physique et à la personnalité de ceux qui sont accusés d'être le trio à la 205 rouge. (à suivre...)