Il y a un demi-siècle, naissait le cinéma africain. Depuis, et au fil des années, il ne cesse d?accumuler autant d?expériences que de défis à relever. Cependant, en dépit des efforts déployés pour la production et la promotion de «l?image du continent noir» et aussi des différentes pérégrinations à travers le temps et les forums mondiaux, le cinéma africain connaît quelques difficultés d?ordre financier, à se hisser au rang international et à se maintenir dans la course et ce même s?il existe une production ambitieuse. Le cinéma africain, à l?image même du continent, connaît une crise qui se traduit par ce fort besoin de se financer, donc d?aller ailleurs, à l?étranger, quêter un soutien pour se produire. D?où la question : y a-t-il une industrie du cinéma en Afrique ? La réponse risque d?être cependant navrante. Jusqu?à présent, et selon des observateurs, le cinéma n?a pas encore atteint son objectif tracé il y a plus de trente ans, lors de la création et de l?institutionnalisation des Journées africaines du cinéma africain, à savoir le Fespaco. Le cinéma africain patine dans les vieux schèmes et reste encore prisonnier des anciennes préoccupations, celles de s?affirmer et de dire son existence. Et l?absence d?une politique capable de considérer le cinéma, outre dans sa dimension culturelle, dans une optique industrielle, risque de retarder l?émancipation et le développement du septième art en Afrique. D?où l?urgence de reconsidérer les termes définissant la production de l?image.