C'est finalement l'Algérie qui se propose d'accueillir en 2010 les assise du cinéma africains, le rendez-vous annoncé lors du colloque " Quel modèle d'avenir pour le cinéma d'Afrique ? " tenu le 07 et 08 juillet dernier à l'hôtel Aurassi à l'occasion du Panaf 2009. Ahmed Bédjaoui, président du colloque et conseiller au ministére de la Culture, avait auparavant signalé que l'endroit où devaient se tenir ces assises était à déterminer et qu'il ne fallait pas nécessairement que çà se passe à Alger. En tout cas beaucoup d'idées étaient parties de là, notamment celle de mettre en œuvre " Nepad du cinéma et de la culture "en Afrique. Un Nepad qui selon les 120 cinéastes présents au colloque permettra de relancer le 7ème art dans le continent tout en le prenant en charge sur le plan matériel. Parti du constat que le cinéma africain dans sa globalité est miné pour ne pas dire est suffocant, les cinéastes qui s'étaient rassemblés à l'Aurassi ont tous été d'accord sur le fait de créer un fonds d'aide au cinéma africain. La tenue des assises du cinéma africain à Alger relève selon Ahmed Bedjaoui de " volonté " de l'Etat algérien de contribuer au développement du cinéma africain en donnant une suite au colloque sous la forme d'assises. Ahmed Bedjaoui qui a qualifié ce colloque de "grand rassemblement" de cinéastes africains et de la diaspora, avait réaffirmé la volonté panafricaine algérienne avec l'initiative d'organiser en 2010 des assises, ce colloque a permis d'initier un échange dans le cadre du Panaf 2009, entre cinéastes et professionnels du cinéma africain ou liés à l'Afrique dans le but d'explorer et dessiner les voies du futur pour un cinéma du continent. En tout cas beaucoup d'idées ont circulées durant ce colloque qui s'apparentait à une réflexion préliminaire autour du 7ème art africain dont les contours pour sa relance vont être proposés en 2010 à l'issue des prochaines assises. Pour ce faire l'on a déjà annoncé que le secteur du cinéma devait avoir son propre budget, ses dirigeants, ses outils de production dans la transparence la plus totale, on parlait de " regroupements régionaux cinématographiques en Afrique ou de fédérations de producteurs et réalisateurs du continent qui s'apparentent au Nepad ". Avec l'aide des gouvernants, ceux-ci doivent tout mettre en oeuvre pour créer des conditions favorables à la relance du cinéma en Afrique. Par ailleurs, les participants au colloque avaient décidé de faire des coproductions entre africains et de créer un fonds de soutien pour la production. Les participants de 25 pays, des réalisateurs, producteurs, des cinéastes et des amoureux du cinéma africain ont échangé leurs expériences et réfléchi sur la mise en place d'un fonds de soutien pour la coproduction des films africains. Ils ont discuté au tour d'une dizaine de panels portant entre autres sur : la situation du cinéma en Afrique et les défis d'avenir commun ; comment faire exister les cinémas d'Afrique ; la production, la coproduction, la distribution et la diffusion des films. Les cinéastes ont échangé également des idées sur la formation des vocations par les Africains pour les Africains, et l'internet : un monde d'espoir et de menace pour les cinémas d'Afrique. Les films bénéficiant d'une aide financière du Panaf ont été publiés à cette occasion par un jury interafricain de six membres présidé par Ahmed Bedjaoui. Ce jury a d'abord présélectionné des films remplissant les conditions exigées par le règlement de fond : la présentation d'un synopsis, d'un scénario, d'un devis et d'un plan de financement du projet. Il a ensuite étudié les 7 et 8 juillet, trente-trois scénarios parmi lesquels dix films ont bénéficié de soutien. Les courts-métrages retenus sont : " Bakassa " de Auguste Kouemo Yanghu (Cameroun), " Elle s'amuse " de Nadine Otsobogo (Gabon), " La petite maman " de thierno Sano (Sénégal), " Le stade " de Ala Eddine Slim (Tunisie). Les longs-métrages agrées sont " Segoufanga " de Mambaye Coyulibaly (Mali), " La bague de mariage " de Rahmatou Kéita (Niger), " Sokho " de Marie Ka -(Sénégal) et " AlZiara ou lune noire " de Nawfel Saheb-Ettaba (Tunisie). L'aide aux courts- métrages s'élève à 25.000 euros, et celle des longs-métrages est de 100.000 euros Par ailleurs deux bourses de réécriture ont été attribuées aux films " Le silence de l'aïeul " de Mariama Sylla (Sénégal) et " La vie est ici " de Mweze Ngangura (RDC) pour leur pertinence au regard du devoir de mémoire et des préoccupations sociales du moment.La ministre algérienne de la Culture, Khalida Toumi en ouvrant ce colloque, avait déclaré que le cinéma est un secteur qui a su maintenir une image digne de l'Afrique. Car, selon elle " contre vents et marrées et en dépit des pires difficultés économiques, les cinéastes africains ont réussi à maintenir la flamme en produisant, réalisant et interprétant des films qui ont fait le tour du monde et des festivals ". Rebouh H