Le cinéma africain connaît une crise. Les projets classiques ambitieux ont de plus en plus de mal à se monter. La solution : les films vidéo, tournés avec des budgets modestes. Idrissa Ouédraogo, cinéaste, envisage un cinéma numérique. «Demain, le cinéma sera numérique», pense-t-il. Seulement, «il faut reconstruire en partant de la base, en se disant que le cinéma peut exister à travers diverses formes de production et de réalisation, en adoptant d?autres supports, moins onéreux», reprend-il. Et d?ajouter : «Plus de 90% des films actuels pourraient (d?ailleurs) être tournés en numérique.» De quoi redevenir optimiste quant à l?avenir du cinéma africain. «Je suis en effet beaucoup plus optimiste aujourd?hui», déclare-t-il, ajoutant que «le cinéma va être moins élitiste.» Et de reprendre : «De nouvelles images, de nouveaux acteurs vont arriver. Et le public sera là.» Car, «il y a un grand appétit d?images en Afrique, à condition d?aller vers le local». Effectivement, pour assurer l?existence du cinéma africain, il faut investir le marché local, ensuite national. «Il faut repenser les conditions d?existence du cinéma africain. Et d?abord en considérant que son principal marché soit le marché national». Et «si, de surcroît, on touche avec nos films le marché international, cela doit être considéré comme un bonus», explique Idrissa Ouédraogo. Et de reprendre : «Il est très difficile de conquérir les marchés des autres aujourd?hui si on ne commence pas avec son propre marché».