Opinion Certaines robes noires estiment que l?appareil judiciaire algérien n?est pas encore capable de répondre aux attentes et aux aspirations des citoyens et d?accompagner la construction de l?Etat de droit. D?autres pensent, cependant, que «les mesures d?urgence proposées par la commission de réforme de la justice sont très fructueuses, puisqu?un grand pas en avant est constaté dans la démarche lancée par le président de la République pour l?édification d?un Etat de droit». Selon Me Bouchama, doyen des avocats au tribunal de Chéraga, «des textes de lois ont été modifiés en raison de leur impact direct sur l?exercice du pouvoir judiciaire et sur les droits fondamentaux du citoyen». Cet avocat cite l?exemple de l?information judiciaire en expliquant que «les droits de la défense ont été renforcés et des éléments d?équilibre entre les différentes parties au procès introduits». Concernant le renforcement des droits de la défense, Me Bouchama précise qu?«avant, les avocats avaient de grands problèmes pour accéder à l?information, tel que le suivi d?une affaire, car les magistrats étaient formés de manière à se montrer suspicieux envers les avocats de la défense». Cet avocat relève que les modifications apportées dans les textes de lois ont contribué à faciliter leur travail. «Il suffit de déposer une lettre de condition au niveau du procureur ou du juge d?instruction pour accéder intégralement au dossier de notre client», dira-t-il. Notre interlocuteur évoque, également, la limitation du délai de la garde à vue à 48 heures exceptionnellement renouvelables, par autorisation du procureur, à pas plus de 48 heures. Une autre avocate de cette même juridiction confirme, de son côté, le renforcement du droit de la défense. «Mon client a été arrêté, la semaine dernière, en flagrant délit de conduite en état d?ivresse. J?ai pu assister, sans aucun problème, à sa présentation devant le procureur de la République». Cette avocate affirme que la présence de la défense lors de la présentation n?était pas tolérée par les magistrats. La promulgation du nouveau décret de novembre 2004 a permis à l?avocat d?être présent lors de la présentation non pas comme «acquisiteur» ou contrôleur du magistrat, mais comme un complémentaire pour une bonne application de la justice.