Rituel Les trois derniers jours de la semaine voient la ville de Sidi Aïssa (40 000 habitants, dans la wilaya de M'sila) se transformer en une sorte de zone de libre- échange rassemblant des commerçants venus de toutes les régions du pays. Durant ce marché, la circulation devient presque impossible et les trottoirs envahis par de longues files de voitures. Un regard sur les plaques minéralogiques des véhicules place la wilaya de Bouira en tête de la clientèle habituée de ce marché, suivie de Mila, représentée par les grands marchands de la commune de Tadjnanet. Le premier jour de marché est consacré à la vente de voitures, le second aux animaux et le dernier à tous les autres produits écoulés selon les seules lois du marché et dans une sorte de paradis fiscal propre aux zones franches. Le marché de Sidi AÏssa est particulièrement connu pour son négoce de pièces de rechange, qu'elles soient neuves ou usées, authentiques ou fausses. Un adage très répandu parmi les marchands spécialisés dans ce segment du commerce dit que : «En allant à Sidi Aïssa, tu trouveras tout ce que tu recherches, hormis tes parents.» Actuellement, ce marché s'est mis à l'heure de la rentrée scolaire accompagnée traditionnellement par la hausse de la demande sur les vêtements pour enfants et les articles scolaires, achetés en grosses quantités par les commerçants qui tablent sur le rapport qualité/prix. A Sidi AÏssa, ce ne sont pas les hommes qui détiennent l'apanage du négoce. Enfants et adolescents s'y adonnent également avec des activités adaptées à leur âge. Ils s'improvisent, le plus souvent, gardiens de voitures parquées aux entrées du marché dont les propriétaires n'hésitent pas à payer leur service 50 DA par véhicule. D'autres encore se sont spécialisés dans le fast-food pour les clients du marché qui apprécient notamment le plat populaire de Sidi Aïssa, appelé «louha» qui signifie planche par référence à celle sur laquelle il est présenté. Louha est une grillade d'abats de moutons assaisonnés à la tomate et au piment. Si les autorités locales de Sidi Aïssa s'opposent fermement au changement du tracé de la RN-8 qui traverse la ville et dont elle fait la réputation, cette route, comme la RN-40 menant vers Aïn Lahdjel, se trouve actuellement «parsemée» de crevasses et autres nids-de-poule, résultant de l'intense trafic dont elle fait l'objet. De multiples accidents de la circulation ont été provoqués par l'état défectueux de cette route. Le succès de Sidi AÏssa est une référence pour les villes voisines dont Aïn Lahdjel qui a lancé, voilà deux ans, son propre marché hebdomadaire. Sidi Aïssa a une réputation de grande place commerciale depuis les années 30.