Chiffres En termes de besoins, l?Algérie a un manque de signalisation horizontale de 50 000 km et de quelque 15 000 plaques de signalisation verticale à rattraper. «Il faut mettre impérativement fin à l?anarchie.» Amar Ghoul, ministre des Travaux publics, n?y va pas avec le dos de la cuillère en évoquant l?état actuel de la signalisation routière, responsable, à ses yeux, de 0,3% des accidents de la circulation en Algérie. Les causes de cette anarchie sont pourtant connues. Juridiquement, le Code de la signalisation routière n?a pas changé ni connu la moindre modification depuis le 15 juillet 1974, date de la promulgation de l?arrêté interministériel entre le département des Travaux publics, le ministère de l?Intérieur et celui des Transports. Sur ce registre, «il faut impérativement revoir notre politique pour se mettre au niveau des standards internationaux», a-t-il tenu à résumer. La deuxième raison, c?est l?explosion du trafic routier non jugulé par les pouvoirs publics avec un parc automobile qui a quasiment quintuplé en vingt ans alors que les infrastructures routières n?ont connu que quelques «rafistolages» dans les grands centres urbains où la circulation est réputée dense. La troisième raison est évidemment l?état délabré de pas moins de 150 000 panneaux de signalisation répartis aux quatre coins du pays. Les spécialistes relèvent qu?il ne faut pas placer les panneaux de signalisation et autres panneaux publicitaires n?importe où et de n?importe quelle manière, car cela pourrait bien conduire à une erreur d?appréciation de la part des conducteurs avec comme conséquence un grave accident. Pour ce qui est de l?avenir, de nouvelles entreprises de signalisation seront agréées non sans être soumises à un cahier des charges qu?elles doivent respecter scrupuleusement. Le département des Travaux publics ?uvre dans ce sens à rattraper le retard de 20 ans avec la création d?un organisme national chargé de la signalisation moderne selon des procédés hautement technologiques. Pour ce faire, il mise sur le potentiel humain avec la formation, à terme, de quelque 200 ingénieurs spécialisés dans la signalisation routière et ce en collaboration avec le ministère de l?Enseignement supérieur. Pour ce qui est des mesures à prendre à terme, le ministre des Travaux publics dira : «Nous avons besoin de signalisation horizontale pour 50 000 km.» Dans ce cadre, précise-t-il, une homologation de produits de signalisation sur le territoire national est mise en branle à travers un projet pilote sur une bande à Tipaza qui a été déjà faite. «Nous avons, ajoute M. Ghoul, environ 15 000 plaques de signalisation verticale à rattraper, soit dans des endroits où nous n?avons pas de signalisation, soit dans des endroits où elle ne remplit pas sa fonction et n?est pas adéquate.» En plus de plusieurs kilomètres de glissières ou de séparateurs en béton à réhabiliter. Tout cela nécessite, selon lui, une enveloppe de 2 milliards de dinars. La capitale et certaines grandes villes du pays seront dotées prochainement, selon le ministre, de panneaux d?affichage numérique ou électronique (signalisation intelligente). Tout cela pour atténuer ce qu?on appelle tristement le «terrorisme du bitume».