Noyé dans les méandres de la justice depuis plus de 25 ans, le feuilleton Ould El Hocine ne connaît pas son épilogue. Le ministre des Travaux publics a bien pesé ses mots au sujet de ce qu'il convient d'appeler «l'affaire Ould El Hocine». Interpellé par les journalistes lors de son passage hier, au forum El Moudjahid, sur le conflit opposant Ould El Hocine, directeur d'une entreprise privée de signalisation routière, l'Epsr, à l'Enps, une entreprise publique, Amar Ghoul s'est lavé les mains de ce conflit qui dure depuis plus de 25 ans. «Je suis responsable et je dis des choses responsables», a-t-il commencé avant d'ajouter: «D'abord le dossier de l'Enps date de 25 ans ensuite, cette entreprise n'est plus sous la tutelle du ministère des Travaux publics et enfin j'espère et je souhaite de tout coeur que ce feuilleton soit définitivement réglé dans le cadre des lois de la République et que justice soit rendue... Point à la ligne.» Avec une grande concision, M.Ghoul a évacué la question du confrère qui s'interrogeait si derrière cette affaire il n'existait pas «un lobby qui bloque l'application de la décision de justice rendue en faveur de Ould El Hocine». Le ministre a également évacué la question selon laquelle le ministère des Travaux publics a demandé auprès du tribunal de Blida, le report de l'application de cette décision rendue en faveur du moudjahid. Interpellé une seconde fois sur cette même affaire, Amar Ghoul répète: «J'ai répondu suivant les données qui sont en ma possession, je ne peux pas parler au nom d'une autre institution, au nom d'un autre ministère ou d'un autre corps.» Comme si le ministre des Travaux publics évoluait en terrain dangereux, miné, sur une affaire sensible, trop sensible : «Je parle dans le cadre de ce que mes prérogatives me permettent. Rien ne m'autorise à juger ou à disculper. Je répète que l'entreprise en question ne relève plus de la tutelle de mon département et donc ce n'est plus de mes prérogatives. Que la justice tranche en faveur d'une partie, qu'elle exécute ou non son jugement, je ne peux avoir l'arrogance de dépasser mes prérogatives, cependant, je suis pour la séparation des pouvoirs.» Noyé dans les méandres de la justice depuis plus de 25 ans, le feuilleton Ould El Hocine ne connaît pas son épilogue. L'affaire a presque l'âge de la République algérienne. Ancien officier de l'ALN, le moudjahid a frappé à toutes les portes pour se réapproprier ses biens dont il dit avoir été spolié «avec la complicité des hauts responsables de l'Etat». Pourtant, le plaignant exhibe à chaque occasion un arrêté de justice définitif en sa faveur par la haute instance judiciaire. D'anciennes personnalités, dont le responsable de la Gendarmerie nationale, le colonel Bencherif, d'anciens combattants, dont Mohammed Mechatti, membre du comité des 22 historiques, et des travailleurs ont témoigné en sa faveur. Il convient de noter que le marché de la signalisation routière se chiffre à des milliards de dinars. Lors de son intervention détaillée sur son secteur, Amar Ghoul a indiqué que le volet de la signalisation routière prend une part importante dans le cadre du programme des réformes engagées dans les travaux publics. Aussi a-t-il informé que ce programme touche quelque 50.000 km de signalisation horizontale, 15.000 km de signalisation de sécurité et 15.000 km de signalisation verticale. Par ailleurs, l'entreprise gérée par Ould El Hocine engrange une part importante du marché de la signalisation routière.