Exception Tony Blair, confirmé dans ses fonctions pour un troisième mandat historique, une première pour un travailliste, a formé un nouveau gouvernement sans grand changement. Le Premier ministre britannique a reconduit dans leurs fonctions le ministre des Finances, Gordon Brown, celui des Affaires étrangères, Jack Straw, le ministre de l'Intérieur, Charles Clarke, et la ministre de l'Education, Ruth Kelly. Blair a également rappelé David Blunkett en lui offrant le portefeuille du Travail et des Retraites et désigné à la Défense, l'ancien ministre de la Santé, John Reid. Au moment où le Premier ministre consolide la formation de son gouvernement, la presse britannique lui conseille de changer son style de gouvernance, qualifié de «quasi présidentiel». Ce matin, les principaux quotidiens britanniques titrent à la une sur cette question. «La majorité du Labour aux Communes est solide, mais M. Blair ne dispose plus de la domination de son parti ou du soutien du pays pour gouverner avec l'espèce d'attitude de défi quasi présidentiel qui a marqué son second mandat», juge The Guardian (gauche) dans un éditorial. Pour The Independent (centre), «les électeurs ont puni le Premier ministre pour l'Irak, récompensé le chancelier (de l'Echiquier Gordon Brown) pour sa compétence économique, et donné aux deux hommes plus de temps pour montrer qu'ils peuvent tenir leurs promesses d'améliorer les écoles, les hôpitaux et les autres services publics». Selon le Daily Mail (droite), «alors même qu'il remanie son gouvernement, il est de plus en plus un Premier ministre canard boiteux, sérieusement affaibli, et il n'occupera probablement jamais la place dans l'Histoire à laquelle il aspire». «Blair mérite une autre chance», estime, de son côté, le Sun, «mais il doit bien la mettre à profit avant de passer la main à Gordon Brown. Il ne le pourra qu'avec une vraie réforme du financement et de la gestion des services publics». Le Times (droite) juge que le Premier ministre et le ministre des Finances doivent «poursuivre l'alliance qu'ils ont de nouveau forgée dans leur plateforme électorale (...) Les deux hommes ne peuvent pas se permettre de s'opposer». Le Financial Times, influent quotidien des affaires, souligne que M. Blair est confronté à de «grands défis» peu abordés pendant la campagne, comme les retraites, l'énergie nucléaire et la Constitution européenne qui devrait faire l'objet d'un référendum l'an prochain.