Au milieu de son troisième mandat, le Premier ministre britannique, Tony Blair, a fini par lâcher, en annonçant son prochain départ Tony Blair qui va annoncer son départ dans le courant de la semaine, jette finalement l'éponge, laissant plus d'amertume et de regrets que de satisfactions dans l'esprit des Britanniques. Le nom de l'hôte de Downing Street restera à jamais lié aux événements, sanglants de l'Irak et au fait que Tony Blair a entraîné son pays dans une guerre refusée par la majorité du champ politique et la population. En dépit de ces revers, Tony Blair, et c'est paradoxal, restera le dirigeant travailliste qui a réussi, par trois fois à donner au Labour, les rênes du pouvoir. C'est aussi Tony Blair qui a réussit, ces dernières années, à transformer le pays, l'arrimant solidement à la modernité et à la postérité. En dix ans à la tête de la Grande-Bretagne, Tony Blair a ainsi fait progresser le pays dans de nombreux domaines, notamment celui de l'économie, laissé en piteux état par les Tory (conservateurs). M.Blair qui fêtait hier ses 54 ans n'a pas, toutefois, précisé sous quelle forme ou à quel moment il annoncerait ce départ qui deviendrait, cependant, selon les médias britanniques, effectif à la fin du mois de juin, début juillet, fermant ainsi une parenthèse travailliste qui a été riche en bouleversements dont le plus récurrent et encore la guerre engagée contre l'Irak dans le sillage des Etats-Unis. En fait, selon les analystes, Tony Blair aura été l'un des meilleurs Premier ministre britanniques depuis la fin de la Grande Guerre, un parcours gâché, cependant, par un engagement inopportun de la Grande-Bretagne dans la guerre contre l'Irak, en mars 2003, suivant dans ce forfait, son ami américain George W.Bush. C'est d'ailleurs à partir de cette période, que l'étoile de M.Blair a commencé à s'éteindre, créant un malaise dans ses propres rangs, tout en se mettant à dos l'opposition et une grande partie de la population opposés à la guerre. Tony Blair qui n'avait plus la cote auprès de ses nationaux a été quasiment poussé vers la porte, son parti cumulant les défaites électorales au plan local, la dernière en date, celle de ce week-end, lors desquelles le Labour a perdu la majorité en Ecosse, au profit du parti national écossais (SNP, indépendantiste) alors que le Labour reculait partout ailleurs (en Angleterre et au Pays de Galles) dans les élections locales et régionales organisées, en fin de semaine. Toutefois, malgré cette série d'échecs, il n'y aura pas d'élections anticipées et il est plus que probable que la passation de pouvoir aura lieu entre Tony Blair et son actuel ministre de l'Economie et des Finances, l'Ecossais Gordon Brown, 56 ans. Ce n'est sans doute pas le meilleur choix -M.Brown plutôt austère n'a pas le charisme de M.Blair ni son brio- mais il fallait faire avec, après les désistements de l'ancien ministre de l'Intérieur, Charles Clark, qui ne veut pas s'impliquer au «risque de sévères divisions» au sein d'un parti et surtout de celui sur lequel les partisans de Tony Blair fondaient beaucoup d'espoirs, David Miliband, 41 ans, actuellement ministre de l'Environnement, qui a rejeté samedi l'idée de succéder à M.Blair. Ce dernier n'ayant pas d'autre choix en vue que M.Brown, a fini par l'adouber comme son futur successeur en le recommandant pour Downing Street. Dans une tribune publiée hier, par l'hebdomadaire populaire News of the World, le plus fort tirage du pays, Tony Blair s'est prononcé pour Gordon Brown, écrivant que celui-ci «(...) a fait de notre économie (...) l'une des meilleures au monde. Il ne l'a pas fait en choisissant la facilité, il l'a fait avec un jugement sain, en gardant ses nerfs, et en pensant d'abord aux intérêts à long terme de la Grande-Bretagne». M.Blair reste convaincu, par ailleurs, que les travaillistes gagneraient les élections de 2009, celles qui auraient dû clôturer le troisième mandat de Tony Blair. Ce sera donc Gordon Brown qui mènera les travaillistes en 2009 et tenter de conserver un pouvoir que lui disputera, âprement, la figure montante du conservatisme britannique, David Cameron, très bien placé pour remettre, en 2009, les Tory à Downing Street. Tony Blair doit, selon la presse britannique, rencontrer dans le courant de la semaine, Gordon Brown, lequel lui succèdera donc automatiquement. Tony Blair n'a pas, en revanche, dit ce que sera son avenir prochain, mais selon la presse britannique, qui spéculait hier sur la question, l'actuel hôte de Downing Street va probablement se consacrer à une Fondation Blair, devenir ambassadeur itinérant en Afrique, voire au Proche-Orient pour George W.Bush, quand ce n'est pas la présidence de l'Union européenne qu'il briguerait d'ici à deux ans. L'éventail est large, mais seul l'intéressé pourra dire ce qu'il comptera faire de son temps libre surtout qu'à 54 ans tout lui est, sinon, permis, du moins encore possible.