Récital C?est un incontestable musicien, qui devient, grâce aux enseignements de ses aînés, un talentueux «archet», comme en témoignent ses nombreux solos au violent-alto. A la veille de son récital ce soir au Théâtre national algérien (19h), Mokdad Zerrouk a animé une rencontre avec la presse pour présenter son parcours artistique et parler, entre autres, du contenu de son concert. «En première partie, j?interpréterai nouba Raml el maya, ensuite, en seconde partie, je ferai du hawzi et du âroubi», dit-il avant d?ajouter : «Ce concert m?a demandé énormément de temps pour le préparer, j?ai beaucoup travaillé sur la nouba Ram el maya.» Sachons d?emblée que l?interprétation de cette nouba permet à Mokdad Zerrouk d?étoffer son répertoire, d?affirmer ? et d?affermir ? son talent. Interprète de la chanson et de la musique arabo-andalouses, considéré comme un gardien, un transmetteur de mémoire, Mokdad Zerrouk, qui a participé à de nombreux festivals à l?étranger ainsi qu?à l?Année de l?Algérie en France, est actuellement chef de l?orchestre andalou de la Télévision algérienne et a, à son actif, plusieurs CD. Son seul souci est donc de perpétuer ce patrimoine en le préservant pour les générations à venir. «Il y a un travail de transcription et d?archivage de la musique arabo-andalouse, un travail qui, par ailleurs, est en train de se faire par l?Office national des droits d?auteur», souligne-t-il. Et d?ajouter : «Outre ce travail d?archivage, il y a des institutions, des conservatoires ainsi que des associations qui, soucieux de la pérennité de ce patrimoine musical, ?uvrent à enseigner cette musique aux jeunes.» Et à la question : «Pourquoi il n?y a pas de création de nouvelles compositions en matière de musique andalouse», il répondra : «Il n?y a pas de personnes qualifiées pour ce genre de travail. Moi je ne suis qu?un interprète, pas un compositeur.» Quant à savoir s?il est possible de ressusciter une nouba, Mokdad Zerrouk pense : «En effet, il est possible de ressusciter les vingt-quatre noubas disparues, seulement cela demande un long travail de recherche dans les archives et exige beaucoup de temps.» Mokdad Zerrouk est interprète de la chanson et de la musique arabo-andalouses, il appartient à la nouvelle génération qui vient après celles des Sfindja, des frères Fekhardji et de Dahmane Benachour et Sid Ahmed Serri. Il s?affirme aujourd?hui, aux côtés des maîtres, comme un véritable cheïkh (maître) de la musique classique algérienne. Son parcours est ponctué de rencontres, d?expériences et d?apprentissage. Il eut pour enseignant Abdelkrim Dali, Abdelkrim M?hamsadji, Omar Bensemane, Zoubir Kerkachi, Hamidou Djaïdir et surtout Sid Ahmed Serri. C?est d?ailleurs grâce à ces maîtres que Mokdad Zerrouk s?est initié aux arcanes les plus intimes de cette musique et qu?il a acquis les bases solides de sa formation.