Griefs Les critiques vis-à-vis des dispositifs d?emploi gérés par le ministère de l?Emploi ne manquent pas. Pour les uns, «ces dispositifs font beaucoup plus dans l?assistanat et le social que dans la création d?emploi». Pour les autres, «ils n?ont été mis en place que pour faire croire à une volonté de l?Etat de résoudre le problème du chômage auquel sont confrontés des milliers de citoyens». Moins critiques, les bénéficiaires estiment que les indemnités qui leur sont versées sont insignifiantes. «Dites-moi franchement ce qu?on peut faire avec 3000 dinars par mois ? Cela couvre à peine mes frais de transport», affirme, à ce propos, Abderrahmane, agent de sécurité, dans le cadre du dispositif Indemnité d?activité d?intérêt général, dans une école primaire à El-Biar «Pour tout vous dire, je fais semblant de travailler et on fait semblant de me payer !», ajoute-t-il. L?Iaig ne fait pas vivre, pourtant, elle coûte à l?Etat annuellement 4,320 milliards de centimes ! Avec une telle somme, des dizaines d?entreprises peuvent être créées et des centaines d?emplois permanents générés, estiment des spécialistes. Pour sa part, Nacéra, licenciée en traduction, employée dans un organisme public depuis bientôt 8 mois dans le cadre des Contrats préemploi, pense qu?elle travaille «juste pour avoir mon argent de poche et ne pas rester à la maison». Et de poursuivre : «6 000 DA, c?est mieux que rien, c?est vrai. Mais quand je pense que j?ai passé la moitié de ma vie sur les bancs de l?école pour, en fin de compte, travailler pour un salaire pareil, je me dis que cela ne vaut vraiment pas la peine que je continue». Elle nomet pas de faire remarquer : «Franchement, je me considère toujours au chômage.» Selon des sources proches du ministère de l?Emploi, la question de l?augmentation du montant des indemnités versées aux bénéficiaires des dispositifs d?emploi n?est pas d?actualité. Malgré tout, la demande sur les Contrats préemploi et autres indemnités d?activité d?intérêt général demeure importante, de loin plus importante que l?offre. A titre d?illustration, le nombre de demandes de préemploi déposées auprès de l?Agence nationale de l?emploi a été de 308 486 à la fin du premier trimestre de l?année dernière, pour une offre annuelle ne dépassant pas les 60 000 postes. Par ailleurs, de nombreux chômeurs se plaignent des pratiques de certains responsables chargés de la gestion des dispositifs au niveau local. «Ils ne recrutent que leurs proches et les filles !», dira à ce sujet Chafik, 28 ans, au chômage depuis 3 ans. Plus d?un million de «travailleurs» dans le marché parallèle Le marché parallèle ou informel emploie plus d?un million d?Algériens, selon certaines estimations. Le chiffre serait nettement plus important, selon d?autres évaluations. Officiellement, aucune statistique n?est disponible.