Le thème de l'exclusion sociale a été au centre des débats organisés hier par le forum d'El-Moudjahid. Le vice-président de l'APN, Ramdane Taazibt, député du Parti des travailleurs (PT), Ahmed Benabdeslam, secrétaire général du mouvement El-Islah et Zoubir Berimi, conseiller au ministère de la Solidarité nationale, ont, tour à tour, épluché les mécanismes existants ou à mettre en place pour lutter contre ce phénomène devenu un véritable fléau malgré les efforts financiers consentis par l'Etat pour l'endiguer. D'ailleurs, M. Berimi a évoqué les dispositifs mis en place comme le filet social à travers deux dispositifs à savoir, l'Allocation forfaitaire de solidarité (AFS) et l'Indemnité pour les activités d'intérêts générales (IAIG). Ce dernier dispositif concerne des travaux d'intérêt général (ravalement des façades, réfection des trottoirs, curage des avaloirs…) pour les jeunes des communes déshéritées. Pour ce qui est des AFS, 800.000 personnes en ont bénéficié jusqu'à fin 2009. A cela s'ajoute le contrat de pré-emploi (CPE) pour les diplômés chômeurs. « Grâce à ce dispositif, 70.000 jeunes diplômés ont été insérés », a affirmé le conseiller de la Solidarité. D'autres aides pour les diplômés ont été mises en place. Il s'agit de la Prime d'activité et d'insertion (PAIS) et de l'Indemnité d'insertion locale (ISIL) pour la création de micro activité pour les citoyens âgés de 19 à 80 ans notamment pour les communes rurales et surtout les femmes. Ce dispositif est piloté par l'Angem. Mais pour le secrétaire général du mouvement El-Islah, il y a une dichotomie entre la réalité et tous les dispositifs mis en place. La cause ? « L'administration qui au lieu de faciliter la tâche aux jeunes pour obtenir des prêts les fait fuir au point de leur faire regretter la constitution des dossiers », estime-t-il. Ahmed Benabdeslam préconise des solutions radicales pour lutter contre le chômage en incluant les associations. « Le mouvement associatif doit s'impliquer comme dans certains pays développés où il participe à hauteur de 40% », suggère-t-il. Le député du Parti des travailleurs a une autre vision. Il veut plus d'Etat. Il propose de permaniser tous les employés chargés des travaux d'intérêt général. En abordant le côté économique, Ramdane Taazibt a indiqué que la loi de finances complémentaire (LFC) vise la protection de la production nationale et donc l'amélioration du pouvoir d'achat. « Le tissu industriel doit être réhabilité pour résorber les 2 millions de diplômés universitaires », recommande-t-il.