Loi Désormais, la vente de poisson est suspendue à partir de 9h dans la région sud du pays et à 10h, au plus tard, au Nord. Une disposition de plus venue enrichir l?arsenal juridique régissant le commerce du poisson en Algérie, mais qui, malheureusement, reste à concrétiser sur le terrain. Un tour dans les marchés de la capitale suffit pour s?en rendre compte. A 10, 11, 12h, et bien plus tard encore, le poisson est étalé et aspergé, de temps à autre, d?eau attendant un éventuel preneur. Les commerçants concernés par cette activité avouent ignorer cette nouvelle disposition. «Vous venez de me l?apprendre», dira un jeune vendeur au marché de Bab El-Oued pour qui pareille loi ne doit pas exister. «Je ne peux pas vendre à perte. Je suis obligé d?écouler ma marchandise», a-t-il ajouté. D?autres pensent que cette réglementation n?est qu?une autre rumeur. Pourtant, elle a bel et bien été confirmée au ministère de l?Agriculture. «Elle est entrée en application en avril, et ce, en prévision de la saison estivale», dira le sous-directeur du contrôle sanitaire et de l?hygiène alimentaire au ministère de l?Agriculture, Ali Abda. Ce qui n?est malheureusement pas le cas sur le terrain. Côté dispositions, il y a lieu de citer les projets du ministère de la Pêche qui visent à organiser le secteur. «Nous avons l?intention de créer des brigades des pêcheries qui devront veiller au bon déroulement des choses dans ces lieux», nous apprend le directeur des études au niveau de ce département, Abbes Cherif. Selon lui, ces brigades auront un équipement spécial et seront même armées, «vu que des gens difficiles rôdent dans nos pêcheries», a-t-il ajouté. Une autre mesure, adaptée du modèle espagnol, vise à faire sortir et rentrer les bateaux de pêche à la même heure. Cela pour que la marchandise arrive au même moment, ce qui influera sur le prix du poisson, dira M. Cherif. Une mesure salutaire si elle se concrétise bien sûr. Dans le cas contraire, elle ne fera qu?augmenter le volume du code qui régit un secteur difficile à cerner.