Fierté C?est le seul centre du genre dans la wilaya de Tipasa créé en jumelage avec l?association Iqraa, initiatrice du projet. «Le taux d?alphabétisation est à 30%. Il était de 50%. Nous nous battrons pour diminuer le nombre d?analphabètes dans notre région», déclare Mlle Soumeya Bouazria, une responsable et éducatrice au centre. «La plupart des analphabètes sont les personnes venant d?autres wilayas et qui se sont installées dans la forêt d?Attatba. Les personnes originaires de la région ont, pour la plupart, accédé à un certain niveau d?instruction», précise-t-elle. C?est un centre pluridisciplinaire financé en partie par l?Agence espagnole de coopération internationale (Cume). Il a totalisé d?une enveloppe budgétaire de plus de 110 000 euros. Ce centre fait partie des différentes écoles de l?association nationale Iqraa. La reine Sofia d?Espagne a visité le Centre d?alphabétisation et de réhabilitation de la femme et de la jeune fille de Attatba le 21 février dernier. Khalti Aïcha est la plus vieille élève du centre. Elle a 80 ans. Trois promotions y ont terminé leur scolarité avec des taux de réussite de 80%. Quelques-unes, selon Soumeya, poursuivent leurs études par correspondance avec le Cneg. D?autres ont ouvert des ateliers d?apprentissage chez elles. «Notre objectif est d?ouvrir des annexes de l?association Iqraa dans toutes les écoles de la commune et ses agglomérations. Cette association nous a beaucoup aidés. Grand merci à Mme Barki», poursuit-elle. Selon Soumeya, convaincre les parents de laisser leurs filles suivre des cours d?alphabétisation était trop difficile et compliqué. Il a fallu leur jurer d?assurer la protection de la fille surtout si elle est jeune. «Je devais leur assurer mon entière responsabilité et d?assumer les conséquences s?il arrivait du mal à leurs filles ! Ces filles sortent difficilement de leur domicile.» Une convention a été signée entre le ministère de la Formation professionnelle et Iqraa pour la délivrance, par les Centres de formation professionnelle, de diplômes d?Etat agréés. «C?est une très bonne initiative qui encourage nos élèves à poursuivre leurs études afin d?intégrer le monde du travail et faire ainsi des projets», ajoute Soumeya. Outre les études, les élèves profitent de formation en couture, broderie, coiffure et informatique. «Ce centre, qui a cassé les tabous est la coqueluche d?Attatba», déclare le président de l?APC. Pour rappel, la première école qu?a connue Attatba date de 1874. Un quart de la population pouvait suivre une scolarité. Très peu d?enfants recevaient un enseignement.