Renommée L?oracle le plus connu de l?antiquité était celui de Delphes, sur les flancs du mont Parnasse. Dans la Grèce ancienne, les prêtres prétendaient communiquer avec les dieux par l?intermédiaire de personnes inspirées : en Grèce c?étaient les pythies, prêtresses d?Apollon, qui rendaient les oracles, c?est-à-dire les réponses aux questions que l?on posait aux dieux. Cette pratique a subsisté longtemps et, au Ve siècle de l?ère chrétienne, saint Augustin s?insurgeait contre ses coreligionnaires qui se rendaient sur les tombeaux des martyrs pour leur demander des rêves «oraculaires». Il y avait un peu partout, autour du Bassin méditerranéen, des lieux réputés saints où l?on se rendait pour consulter, par la bouche des prêtres et des devins, la parole des dieux. L?oracle le plus connu de l?antiquité était l?oracle de Delphes, sur les flancs du mont Parnasse. Construit à une époque immémoriale, il a été brûlé en 548 avant J.-C. : une collecte, s?étendant jusqu?en Egypte, a permis de réunir les sommes nécessaires à sa reconstruction, mais il devait s?effondrer lors d?un glissement de terrain, en 373. La pythie, qui était une sorte de médium, était mise en condition par le cérémonial : on la faisait asseoir sur un trépied en or et on l?emmenait près d?une grotte d?où s?échappaient des vapeurs. La fumée l?enveloppait et elle entrait en transes : son cou se gonflait et son corps était secoué de convulsions. C?est alors que le prêtre lui posait des questions et que le dieu répondait par sa voix. Si, parfois, la réponse était claire, souvent elle était énigmatique et même ambiguë. C?est ainsi que lorsque l?empereur romain Néron consulta la pythie, elle lui lança cet avertissement : «Attention à la soixante-troisième année !» Il a cru que l?avertissement portait sur cet âge quand il l?atteindrait, mais on devait savoir plus tard que c?était l?âge de Galba quand il l?a renversé. L?oracle de Delphes tenait un rôle considérable qu?on allait jusqu?à lui soumettre toutes les questions importantes, et aucune guerre n?était entreprise si l?oracle n?était pas d?accord. Il fonctionnait un peu comme un ministère de la Guerre ! Les oracles n?étaient pas seulement rendus dans les temples ; on les tirait aussi de certains événements. Ainsi, au IVe siècle avant J.-C., l?armée de Timothée a refusé de lever l?ancre parce qu?un soldat avait éternué : il a fallu que Timothée l?interprète comme un heureux présage pour que la flotte accepte de partir !