Télépathie Les Sémites anciens, c?est-à-dire d?avant la révélation monothéiste, croyaient qu?ils pouvaient communiquer avec la divinité par l?intermédiaire d?hommes inspirés. Ce sont les mûdû, littéralement «bouche» des Assyro-Babyloniens, les kahin des Sémites occidentaux. Le mot kahin (kohen en hébreu) désigne aussi le prêtre et c?est à partir de la racine «khn» que l?arabe a formé le mot kihana (divination, et par extension, magie, sorcellerie). Comme c?est au kahin qu?incombait la lourde tâche d?interroger la divinité, il était non seulement le prêtre, mais aussi le chef de la communauté, son roi même. C?était lui qui rendait le premier le culte au dieu, et comme il était dans son «intimité», il connaissait ses secrets, dont ceux relatifs à l?avenir. Ces secrets étaient inscrits dans les êtres et les choses que le kahin pouvait seul découvrir et déchiffrer. Les Sémites croyaient aussi que la divinité pouvait se manifester sous la forme d?un oiseau pour informer, conseiller ou avertir. La divination par le vol des oiseaux (ou ornithomancie) tient ainsi une place très importante, mais il y a d?autres pratiques comme le tirage au sort au moyen de flèches, le recours aux oracles, etc. L?Ancien Testament a essayé de purifier la religion des Israélites de ces pratiques, mais celles-ci ont longtemps subsisté. En Egypte où ils étaient en exil, et en Orient, où ils ont souvent succombé aux croyances païennes et aux pratiques magiques. Selon Ezéchiel, aux portes même du Temple, à Jérusalem, on jouait de la flûte pour le dieu babylonien Tammouz ; quant à la magie, pourtant interdite, elle était courante même chez les croyants pieux. Ainsi Laban, le père de Rachel, avait chez lui des Téraphim, des dieux lares, qu?il considérait comme des oracles. Lorsque Rachel s?enfuit avec Jacob, elle a emporté avec elle les idoles : elle craignait que celles-ci n?indiquent à son père dans quelle direction elle était partie. Laban l?a retrouvée quand même et elle a caché les Téraphim sous ses vêtements pour qu?il ne les lui reprenne pas. Toutes les maisons israélites avaient des Téraphim et on les consultait à la manière des idoles païennes. Le prophète Zacharie avait beau dénoncer cette pratique, contraire au monothéisme des prophètes, personne ne voulait l?entendre.