Résumé de la 43e partie La mère d'Aladdin fit part à son fils de toutes les conditions posées par le sultan pour consentir au mariage de sa fille avec lui. Aladdin lui répondit : «Pas si longtemps que vous croiriez bien, ma mère, et le sultan se trompe lui-même s'il a cru, par ses demandes exorbitantes, me mettre hors d'état de songer à la princesse Badroulboudour. Je m'attendais à d'autres difficultés insurmontables, ou qu'il mettrait mon incomparable princesse à un prix beaucoup plus haut ; mais à présent je suis content, et ce qu'il me demande est peu de chose en comparaison de ce que je serais en état de lui donner pour en obtenir la possession. Pendant que je vais songer à le satisfaire, allez nous chercher de quoi dîner et lassez-moi faire.» Dès que la mère d'Aladdin fut sortie pour aller aux provisions, Aladdin prit la lampe et il la frotta : dans l'instant, le génie se présenta devant lui et, dans les mêmes termes que nous avons déjà rapportés, il lui demanda ce qu'il avait à lui commander, en marquant qu'il était prêt à le servir. Aladdin lui dit : «Le sultan me donne la princesse sa fille en mariage ; mais auparavant, il me demande quarante grands bassins d'or massif et bien pesants, pleins à comble des fruits du jardin où j'ai pris la lampe dont tu es l?esclave. Il exige aussi de moi que ces quarante bassins d'or soient portés par autant d'esclaves noirs, précédés par quarante esclaves blancs, jeunes, bien faits, de belle taille et habillés très richement. Va, et amène-moi ce présent au plus tôt, afin que je l'envoie au sultan avant qu'il lève la séance du divan.» Le génie lui dit que son commandement allait être exécuté incessamment, et il disparut. Très peu de temps après, le génie se fit revoir accompagné des quarante esclaves noirs, chacun chargé d'un bassin d'or massif du poids de vingt marcs sur la tête, pleins de perles, de diamants, de rubis et d'émeraudes mieux choisies, même, pour la beauté et pour la grosseur, que celles qui avaient déjà été présentées au sultan ; chaque bassin était couvert d'une toile d'argent à fleurons d'or. Tous ces esclaves, tant noirs que blancs, avec les plats d'or, occupaient presque toute la maison, qui était assez médiocre, avec une petite cour sur le devant et un petit jardin sur le derrière. Le génie demanda à Aladdin s'il était content, et s'il avait encore quelque autre commandement à lui faire. Aladdin lui dit qu'il ne lui demandait rien davantage, et il disparut aussitôt. La mère d'Aladdin revint du marché ; et en entrant elle fut dans une grande surprise de voir tant de monde et tant de richesses. Quand elle se fut déchargée des provisions qu'elle apportait, elle voulut ôter le voile qui lui couvrait le visage ; mais Aladdin l'en empêcha. «Ma mère, dit-il, il n'y a pas de temps à perdre : avant que le sultan achève de tenir le divan, il est important que vous retourniez au palais et que vous y conduisiez incessamment le présent et la dot de la princesse Badroulboudour qu'il m'a demandés, afin qu'il juge, par ma diligence et par mon exactitude, du zèle ardent et sincère que j'ai de me procurer l'honneur d?entrer dans son alliance.» (à suivre...)