Résumé de la 27e partie La mère est toujours fortement inquiète en pensant à Aladdin qui voulait qu?elle demande au sultan la main de sa fille. La mère ajouta : «Je vous l'ai déjà dit, et vous devez croire que cela arrivera ainsi. Mais je veux que je me fasse violence pour me soumettre à votre volonté, et que j'aie assez de force pour oser faire la demande que vous voulez que je fasse, il arrivera très certainement ou que le sultan se moquera de moi et me renverra comme une folle, ou qu'il se mettra dans une juste colère, dont immanquablement nous serons, vous et moi, les victimes.» La mère d'Aladdin dit encore à son fils plusieurs autres raisons pour tâcher de le faire changer de sentiment ; mais les charmes de la princesse Badroulboudour avaient fait une impression trop forte dans son c?ur pour le détourner de son dessein. Aladdin persista à exiger de sa mère qu'elle exécutât ce qu'il avait résolu ; et, autant par la tendresse qu'elle avait pour lui que par la crainte qu'il ne s'abandonnât à quelque extrémité fâcheuse, elle vainquit sa répugnance, et elle condescendit à la volonté de son fils. Comme il était trop tard et que le temps d'aller au palais pour se présenter au sultan ce jour-là était passé, la chose fut remise au lendemain. La mère et le fils ne s'entretinrent d'autre chose le reste de la journée, et Aladdin prit grand soin d'inspirer à sa mère tout ce qui lui vint dans la pensée pour la confirmer dans le parti qu'elle avait enfin accepté, d'aller se présenter au sultan. Malgré toutes les raisons du fils, la mère ne pouvait se persuader qu'elle pût jamais réussir dans cette affaire ; et véritablement, il faut avouer qu'elle avait tout lieu d'en douter. «Mon fils, dit-elle à Aladdin, si le sultan me reçoit aussi favorablement que je le souhaite pour l'amour de vous, s'il écoute tranquillement la proposition que vous voulez que je lui fasse, mais si après ce bon accueil il s'avise de me demander où sont vos biens, vos richesses et vos états, car c'est de quoi il s'informera avant toute chose, plutôt que de votre personne ; si, dis-je, il me fait cette demande, que voulez-vous que je lui réponde ? ? Ma mère, répondit Aladdin, ne nous inquiétons point par avance d'une chose qui peut-être n'arrivera pas. Voyons premièrement l'accueil que vous fera le sultan, et la réponse qu'il vous donnera. S'il arrive qu'il veuille être informé de tout ce que vous venez de me dire, je verrai alors la réponse que j'aurai à lui faire. J'ai confiance que la lampe, par le moyen de laquelle nous subsistons depuis quelques années, ne me manquera pas dans le besoin.» La mère d'Aladdin n'eut rien à répliquer à ce que son fils venait de lui dire. Elle fit réflexion que la lampe dont il parlait pouvait bien servir à de plus grandes merveilles qu'à leur procurer simplement de quoi vivre. Cela la satisfit, et leva en même temps toutes les difficultés qui auraient pu encore la détourner du service qu'elle avait promis de rendre à son fils auprès du sultan. Aladdin, qui pénétra dans la pensée de sa mère, lui dit : «Ma mère, au moins souvenez-vous de garder le secret ; c'est de là que dépend tout le bon succès que nous devons attendre, vous et moi, de cette affaire.» Aladdin et sa mère se séparèrent pour prendre quelque repos ; mais l'amour violent et les grands projets d'une fortune immense dont le fils avait l?esprit tout rempli l?empêchèrent de passer la nuit ausi tranquillement qu?il aurait bien souhaité. (à suivre...)