Objectifs George W. Bush et Mahmoud Abbas tenteront de faire progresser le processus de paix au Proche-Orient sur fond de retrait israélien de Gaza, prévu pour l'été. Lors de sa rencontre aujourd?hui avec Bush, le président palestinien va tenter d'obtenir du président américain la réaffirmation de son engagement à voir un Etat palestinien créé d'ici à 2009. Il est à rappeler que Bush avait refusé jusque-là, et depuis son arrivée au pouvoir en 2001, tout contact avec le défunt président Yasser Arafat. En revanche, M. Abbas avait déjà été invité à la Maison-Blanche, en juillet 2003, mais il n'était alors que Premier ministre de l'Autorité palestinienne. Le président américain devait lui demander de s'engager à soutenir le retrait israélien de Gaza, que le Premier ministre israélien Ariel Sharon entend entamer en août. Ce retrait ne fait toutefois pas partie de la «Feuille de route», ce document rédigé par les Etats-Unis, la Russie, les Nations unies et l'Union européenne et fixant les étapes devant mener à la création d'un Etat palestinien. Mahmoud Abbas devait, de son côté, demander au président Bush de réaffirmer son soutien à ce document et à son application après le retrait de Gaza. Le président palestinien souhaite aussi obtenir des engagements sur une aide économique américaine rapide. Il faut dire que l'Administration Bush a promis 200 millions de dollars pour cette année. Hier, Abbas a plaidé la cause palestinienne auprès d'un Congrès traditionnellement acquis à Israël. Il a reçu des assurances de la secrétaire d'Etat Condoleezza Rice, qui a réaffirmé l'engagement américain en faveur d'un Etat palestinien continu. Il a indiqué avoir réclamé l'adoption par Washington «d'une position politique» aboutissant à la réalisation de la vision du président Bush de deux Etats, Israël et la Palestine, coexistant pacifiquement. L?actuel président palestinien attend une réponse, pour aujourd?hui, de la part de Bush. Il a toutefois exigé que «les aides destinées au peuple palestinien doivent parvenir directement au Trésor de l'Autorité palestinienne et rien ne justifie leur versement à travers des ONG». Actuellement, Washington ne verse à l'Autorité palestinienne qu'une petite partie de cette aide, qui doit totaliser 350 millions de dollars en 2005, craignant que l'argent transféré ne soit détourné par des responsables corrompus. Abbas a, par ailleurs, assuré aux élus américains qu'il s'efforçait «d'éradiquer la culture de violence pour la remplacer par celle de la négociation». Et d?ajouter : «Nous n'avons pas encore réalisé tous les résultats escomptés, mais nous allons continuer à travailler.»