Comme prévu, la visite du nouveau premier ministre israélien Ehoud Olmert à Washington a été un succès. cette visite, la première à l'étranger depuis son investiture, entamée mardi, a pour but de rallier la direction américaine et surtout le président George W. Bush à son plan de désengagement unilatéral de la Cisjordanie occupée. Un désengagement qui ressemble à celui effectué, l'été passé, dans la bande de Ghaza où l'ancien premier ministre Ariel Sharon a procédé à un retrait unilatéral de l'armée israélienne ainsi que des colons juifs. le but déclaré du nouveau désengagement d'Olmert de la cisjordanie occupée, où Israël construit un mur de séparation raciste, long de plus de 700 km en guise de nouvelles frontières de l'Etat hébreu, qu'il veut imposer aux palestiniens et au reste de la communauté internationale d'ici l'an 2010, arguant ne pas avoir de partenaire palestinien capable de signer un traité de paix avec israël. Olmert vise par son plan à annexer à israël plus de la moitié de la cisjordanie occupée et diviser le reste en bantoustans isolés, sans continuité territoriale, afin de mettre définitivement fin au projet national palestinien de créer un Etat indépendant et souverain. Ce plan est vraisemblablement la manière israélienne de contourner la feuille de route, dernier plan de paix internationale pour le proche-orient élaboré par le quartette (Etats- unis, union européenne, Russie et ONU), parrainé par le président Bush lui-même, qui se dit détenteur d'une vision pour la paix basée sur deux Etats (palestinien et israélien ) vivant côte à côte dans la paix et la prospérité. Selon la feuille de route, un Etat palestinien devait voir le jour à la fin 2005, mais israël, au contraire des palestiniens, n'a jamais vraiment accepté ce plan et, par conséquent, a tout fait pour le paralyser. le président Bush, dont la popularité n'a jamais été aussi basse, suite au bourbier irakien dans lequel il a volontairement enlisé l'armée américaine, qui ne cesse de compter les déboires, n'a vraisemblablement pas pu faire face aux pressions du puissant lobby pro-israélien très actif dans la vie politique américaine et a tout simplement renoncé à sa vision, même s'il ne l'a pas ouvertement déclaré. Bush a salué les « idées audacieuses » de son invité lors d'une conférence de presse conjointe, à l'issue de près de deux heures de discussions. Ces idées peuvent mener à une solution comportant la création d'un Etat palestinien si la voie tracée par la feuille de route ne se débloque pas, a-t-il dit. Le projet d'Olmert de démanteler les colonies juives isolées en Cisjordanie tout en maintenant les plus peuplées, pourrait représenter « un pas important » dans le processus de paix, a-t-il dit. ces propos sont contraires aux décisions de l'onu, qui considère les colonies juives, construites dans les territoires palestiniens occupés, d'illégales. Olmert et israël ne pouvaient espérer mieux. l'accession au pouvoir du Hamas, mouvement radical palestinien considéré par les Etat-unis, l'union européenne et israël comme mouvement terroriste, est le nouveau prétexte israélien de fuir toute négociation directe avec les palestiniens, et ce avec l'aval de la direction américaine qui exige du Hamas de reconnaître israël et de renoncer à la lutte armée. la communauté internationale est allée plus loin en imposant un embargo étouffant les palestiniens privés des fonds alloués par les pays donateurs, essentiellement occidentaux. le résultat est une crise financière et humanitaire qui frappe les territoires palestiniens où près de 160 000 fonctionnaires de l'autorité palestinienne n'ont pas reçu leurs salaires pour le troisième mois consécutif, ce qui a paralysé l'économie palestinienne qui souffrait déjà. la main tendue d'Olmert au président Abbas devant le congrès américain n'a dupé personne. « Je tends la main en signe de paix à Mahmoud Abbas », a déclaré Olmert, invité à s'exprimer lors d'une session conjointe des deux chambres du Congrès, un privilège réservé aux proches alliés des Etats-Unis. « Au nom de l'Etat d'Israël, nous sommes prêts à négocier avec l'Autorité palestinienne », a-t-il réaffirmé, en rappelant toutefois ses conditions sine qua non : « cette Autorité doit renoncer au terrorisme, démanteler l'infrastructure terroriste, accepter les accords et engagements passés et reconnaître le droit à l'existence d'Israël. » Olmert a déclaré aussi qu'il n'attendra pas indéfiniment les palestiniens. Il faut rappeler que la veille de son départ pour Washington, Olmert avait qualifié le président Mahmoud Abbas d'homme faible, incapable de mener des négociations avec israël. cette nouvelle rencontre au sommet entre israéliens et américains prouve encore une fois la solidité de leur alliance, d'où israël tire sa force principale. En l'absence de tentatives sérieuses de la part du monde arabe de déstabiliser cette alliance, israël poursuivra sans peine ses projets au détriment du peuple palestinien, sa principale victime. Sur le terrain,mercredi, au milieu de la journée, la veille du congrès du dialogue national palestinien, lors d'une incursion à Ramallah, l'armée israélienne a tué 4 jeunes Palestiniens et blessé près de 60 autres Un message destiné aux conférenciers, afin de leur rappeler que la machine de guerre israélienne ne fait aucune distinction entre palestiniens, qu'ils soient issus du Fatah ou du Hamas.