Les métiers anciens qui se sont perpétués, ont gardé leurs noms, même si, parfois, les techniques et les instruments employés ont complètement changé. C?est le cas de t?bib (médecin), passé dans l?argot français sous la forme toubib : le mot a longtemps désigné le praticien, mi-médecin mi-sorcier, qui soignait avec les plantes ou des produits magiques, avant de s?appliquer au médecin dans l?acceptation moderne du terme. L?arabe classique, lui, faisait depuis longtemps la différence en désignant le médecin sous le nom de h?akim, littéralement «sage». Signalons que les langues algériennes, qui ont emprunté le mot «docteur» sous la forme duktur, n?emploient celui-ci que comme forme de désignation du médecin. Il faut aussi dire que ce titre est réservé exclusivement au docteur en médecine et qu?on ne l?emploie pas, dans l?usage populaire, pour les autres détenteurs de doctorat. Un autre métier qui a conservé son nom, est la maçonnerie, lbna : on dit souvent, notamment dans les villes, almasu, du nom français «maçon», mais le mot bannay est assez bien conservé. On l?emploie aussi parfois pour l?architecte, mais dans ce cas, la préférence va soit à la dénomination de l?arabe classique, muhandis ou muhandis mi?emarie, soit au français, architikt. Le nom du boucher est partiellement conservé : on dit bien en arabe djazzar et en berbère agezzar, mais le français le concurrence fortement avec buchi, de boucher. Le nom classique debbah, littéralement «égorgeur» n?est conservé que dans les campagnes. Un grand nombre de métiers modernes empruntent leurs dénominations au français et parfois, par le canal de l?école, à la langue classique. (à suivre...)