Un grand nombre de métiers d?autrefois ont subsisté. Même s?ils ont vu leurs techniques et leurs outils se transformer, ils ont gardé leurs noms. Ainsi, on dit toujours djezzar pour le boucher, bannâ? pour le maçon, baqqal pour l?épicier, khabbaz pour le boulanger, ss?aydali pour le pharmacien, mais tous ces mots sont fortement concurrencés par leurs équivalents français, notamment dans les villes. Ainsi, djezzar est toujours doublé par buchi, banna? par massu, baqqal par pisri, khabbaz par bulanji, ssaydali par farmasyan. A l?inverse, on a conservé tt?bib pour médecin, ne suivant pas l?usage écrit en arabe classique de h?akim (littéralement «sage»). La sage-femme a conservé aussi le nom algérien : qabla (en kabyle qibla), terme désignant autrefois l?accoucheuse et aujourd?hui transféré vers la sage-femme. En revanche, on recourt au français pour le gynécologue : jinikulug. Le ?âttar, au sens propre «parfumeur», avait surtout le sens de «colporteur», les parfums étant généralement vendus par les marchands ambulants ; aujourd?hui, ce nom de métier n?est conservé que comme épithète pour qualifier une personne qui se déplace souvent, qui va et vient. On le dit aussi d?une personne mal habillée ou qui traîne un baluchon. «Yakhi ?âttar» (colporteur, va) est toujours perçu comme une insulte. Le dâllal était le courtier, personne qui s?entremet pour acheter ou vendre des marchandises. Aujourd?hui, on l?emploie parfois pour désigner les vendeurs des dlalas, les «marchés aux puces», mais surtout comme synonyme de «spéculateur». (à suivre...)