Constat L?inexistence de la lecture publique explique la décroissance du lectorat. La question du dépôt légal des nouvelles ?uvres éditées par les maisons d'édition et dont des exemplaires sont remis à la Bibliothèque nationale (BN) afin de dresser l'inventaire de la bibliographie nationale, semble être une autre origine de la problématique du livre. Dans cette optique, Amine Zaoui, directeur de la BN, s'est plaint des maisons d'édition qui refusent de remettre à son organisme six exemplaires de chaque nouveau livre comme prévu par la loi. «Cette situation irrégulière a causé une faille dans les statistiques du patrimoine culturel algérien», dit-il. Pour surmonter cette problématique, M. Guerfi propose aux cadres de la BN et aux enseignants spécialisés en bureautique d'organiser des séminaires et des ateliers de travail et de formation, pour le recyclage des professionnels de l'édition, de la distribution et de l'impression. Amine Zaoui a souligné pour sa part la nécessité d?«un code du livre organisant la profession et définissant les responsabilités», tout en appelant à «créer des organismes publics indépendants chargés du suivi des questions relatives au livre et à l'électorat, tels l'observatoire national du livre et le centre national du livre, en vue de mettre un terme à l'anarchie qui règne dans ce secteur». Le directeur général de la BN a donné une lecture analytique du lectorat en Algérie. S'appuyant sur des statistiques réalisées par son institution, il a expliqué que 72 000 abonnés sont inscrits à la BN, contre 2 000 au niveau national, tout en ajoutant qu?«on ne peut parler de lectorat eu égard au nombre limité de bibliothèques publiques, qui n'excèdent guère 25 bibliothèques municipales au niveau national». Et d'ajouter : «On ne peut, par ailleurs, inciter les jeunes à la lecture, alors que le nombre de librairies à Alger demeure extrêmement limité, et on imagine aisément la situation dans les autres wilayas.» Pour finir, les professionnels du livre ont appelé les autorités concernées à réorganiser la cartographie d'implantation des bibliothèques nationales et municipales, en vue de préserver la richesse et le patrimoine culturel de l'Algérie. L?inexistence de la lecture publique explique la décroissance du lectorat, d?où l?urgence de s?y pencher pour trouver des mesures en faveur de la réhabilitation du livre et de la lecture. Ce n?est, en effet, que depuis quelques années que l?on a commencé à se rendre compte de la réalité du livre et, du coup, à prendre conscience de l?absence de la lecture publique. Il y a d?abord le coût du livre qui, estimé au-dessus des petites et même, dans certains cas, des moyennes bourses, agit négativement sur le lectorat. Il y a ensuite l?absence, dans les écoles, d?une volonté pédagogique en vue d?encourager les enfants à la lecture. L?école, lieu où la lecture devrait occuper une place capitale, lieu où toute l?activité scolaire devrait se faire autour du livre, a failli à son devoir. L?élève n?est pas stimulé et l?instituteur ne possède aucune méthodologie efficace, appropriée aux besoins de l?élève et capable d?intéresser ce dernier au livre. Puisque la lecture est un apprentissage, celui-ci devrait donc se faire dès l?enfance. Outre l?école, il y a également l?environnement familial qui n?incite nullement l?enfant à lire : les parents ne font rien pour familiariser leurs enfants avec le livre et les initier aux plaisirs de la lecture. Ainsi, l?absence des uns et la démission des autres font que le livre n?existe qu?à une petite échelle et, par conséquent, la lecture a pratiquement disparu.