Pressions Le président iranien, Mohammad Khatami, a déclaré être alarmé par la présence d'une «entreprise organisée» pour perturber le bon déroulement de l'élection présidentielle de vendredi. En effet, dans la lettre écrite par le chef de l'Etat adressée au ministre de l'Intérieur et du Renseignement, il a expliqué ses appréhensions quant au bon déroulement de ce scrutin. «Je constate, avec regret et inquiétude, qu'il semble y avoir une entreprise organisée pour perturber et remettre en cause le fonctionnement sain et glorieux des élections», a-t-il confié. Le Président réformateur sortant a cité «des perturbations lors des rassemblements, des violences sur des personnes, la distribution de brochures illégales et la diffusion de mensonges portant atteinte à la réputation de candidats sans considération pour leur orientation politique». Outré, Khatami a déclaré : «Je ne peux accepter cette tendance destructrice qui met en cause les droits des citoyens et la sécurité du scrutin.» A cet effet, il a demandé à des ministres d'«identifier ceux qui sont à l'origine de cette entreprise organisée, de les confondre avec application et diligence et de les présenter à la justice». Khatami, qui sera remplacé en août par le vainqueur de l'élection, a cependant exprimé sa conviction que ces événements, tout comme les attentats de dimanche dernier qui ont tué entre 8 et 10 personnes, n'auront aucun effet sur «le jugement du peuple et sa volonté de participer aux élections». Pour les autorités iraniennes, ces actions visent à déstabiliser le pays et à dissuader, par tous les moyens, les électeurs d'aller voter pour saper la légitimité du pouvoir. Les partisans du favori de la présidentielle, Akbar Hachemi Rafsandjani, et du principal candidat réformateur, Mostafa Moïn, ont dénoncé, de leur côté, les attaques contre leurs dirigeants, militants et permanences, mais aussi les campagnes de calomnie. Par ailleurs, les huit candidats à la présidentielle iranienne ont jeté leurs ultimes forces dans la bataille de ces derniers jours de campagne, même si Akbar Hachemi Rafsandjani reste le favori des sondages. Ce dernier devrait pourtant s'attendre à une rude concurrence de celui que des observateurs qualifient d?«ultra-conservateur», Mohamad Baqer Qalibaf, et de Mostafa Moïn, considéré comme «réformateur», les seuls capables, selon les spécialistes, à faire basculer l'élection vers un second tour qui prolongera le suspense pour désigner le successeur de Khatami.