Les députés réformistes ont rejeté quant à eux l'appel du président à cesser leur sit-in. Le président iranien, Mohammad Khatami, a critiqué, hier, la décision du Conseil des gardiens d'invalider les candidatures de centaines de réformistes aux législatives de février 2004.“Malheureusement, la sixième législature, qui a été un Parlement de réformes, fait l'objet d'une oppression à l'approche des septièmes élections législatives”, a-t-il indiqué dans un discours prononcé devant le Parlement. Dans un discours adressé à des gouverneurs provinciaux, qui ont, eux aussi, menacé de quitter leurs fonctions en réaction à l'invalidation de ces candidatures, le président Khatami avait laissé entendre, avant-hier, qu'il pourrait lui-même prendre la tête d'un vaste mouvement de démissions. “Je pense, a-t-il dit, que nous devrions demeurer fermes sur la scène politique et si l'on nous demande de la quitter, un jour, nous le ferons tous ensemble.” Seulement, le Conseil des gardiens, qui a invalidé près de la moitié des 8 200 candidatures, a fait savoir qu'il ne céderait pas. “Le Conseil des gardiens agira conformément à la loi et le bilan de son action passée démontre qu'il ne cédera à aucune pression ou agitation”, a déclaré son porte-parole, Mohammad Jahromi. La décision du Conseil des gardiens pourrait signifier la relative impuissance du président et de ses amis réformistes. Il faut souligner, par ailleurs, que la liste des responsables iraniens ayant menacé de démissionner, dans une lettre adressée à Khatami, comprend quatre des six vice-présidents, douze des vingt ministres du gouvernement et deux responsables de rang inférieur. Les signataires ont donné une semaine au Conseil des gardiens pour revenir sur sa décision, sans quoi, ils mettraient leur menace à exécution. Le président du Majlis, Mehdi Karroubi, a déclaré attendre beaucoup des tractations engagées avec le Conseil des gardiens pour tenter de le faire revenir sur sa décision, tandis que plusieurs candidats disqualifiés occupent, depuis dimanche dernier, le bâtiment du Parlement. Les députés réformistes ont rejeté l'appel du président Mohammad Khatami à cesser leur sit-in. “La proposition de Khatami de mettre fin au sit-in a été discutée lors d'une réunion. Tous les députés protestataires ont décidé à l'unanimité de continuer leur sit-in jusqu'à ce que nous obtenions un résultat tangible”, a soutenu Mohsen Armin, un député réformiste. H. A /A.