Substitut La magie sympathique repose sur la croyance qu?un élément faisant partie du corps, comme les ongles, les cheveux, le sang, le cérumen et même la crasse peuvent remplacer, dans les actes de magie, le corps. C?est aussi le cas des objets qui ont été en contact avec le corps : vêtements, chaussures, coiffures, voire la boue qui s?accroche aux souliers. Ces parties du corps ou ces objets ayant été en contact avec le corps peuvent être récupérés par les magiciens et sorciers qui leur font subir des traitements dont les effets se répercutent sur le corps aussitôt. C?est pourquoi il est recommandé de ne pas laisser traîner ses rognures d?ongles ou ses cheveux et les femmes doivent soigneusement faire disparaître les linges souillés par leurs menstrues de peur que tout cela ne soit utilisé pour faire du mal. La magie sympathique relève souvent de la magie démoniaque puisque les parties du corps récupérées sont utilisées pour nuire à leur propriétaire. Mais elle est aussi pratiquée pour le bien de la personne, notamment dans les rites destinés à guérir les maladies. Un rite, autrefois courant dans l?Est algérien, pour débarrasser quelqu?un d?un mal qui perdure, consiste à prendre un peu de son sang sur un flocon de laine ou de coton, des rognures de ses ongles et ses cheveux et de les jeter dans un oued : on croit qu?en les charriant, l?eau emporte avec elle le mal. Dans la magie de l?amour, on récupère les parties du corps de la personne aimée et on les porte en nouet : il s?agit ici de s?attacher cette personne qui se refuse, en établissant un contact «physique» avec elle. Dans d?autres cas, les parties récupérées sont broyées ou brûlées et mélangées à la nourriture de celui ou de celle dont on est éperdument épris. L?effet escompté est le même : se rapprocher, entrer dans le corps de l?autre, faire partie de lui-même pour qu?il n?y ait plus de séparation. Quand le sorcier ne dispose pas de parties du corps ou d?objets personnels de sa victime, il peut encore utiliser son image dessinée sur un bout de papier (aujourd?hui, il y a aussi les photographies) ou encore son nom : l?image et le nom font partie, en effet, de l?être, et ils peuvent servir de substitut.