Dans la magie sympathique, on recourt à des parties du corps de la personne que l'on veut charmer (poils, ongles, sang, etc.), mais quand le sorcier ou la sorcière ne parvient pas à se procurer ces parties du corps, on utilise son substitut, une sorte de poupée à laquelle on donne le nom de la personne ou même un morceau de papier sur lequel on écrit son nom. Aujourd'hui, dans les rites de magie, on utilise aussi des photographies, reflet de la personne ou plutôt de son âme, puisqu'il y a cette croyance que l'image est le reflet de l'âme. El-Bouni, dans son célèbre Chems al-Ma'arif al-Koubra, ouvrage autrefois très populaire en Algérie, décrit la façon de confectionner un substitut pour frapper quelqu'un de paralysie. Avec de la cire, on fabrique un personnage et, avec un couteau, on grave le nom de la personne à ensorceler ainsi que celui de sa mère. On inscrit aussi un certain nombre de signes mystérieux, puis on frappe les membres que l'on veut paralyser. Cette pratique rappelle les rites du vaudou où l'on réalise des poupées de cire ou de chiffon pour représenter le personnage à ensorceler : il suffit alors de le piquer avec des aiguilles pour le faire souffrir, voire pour le tuer. En fait cette pratique est universelle et elle est attestée dans les ouvrages anciens.