Un rite, autrefois courant dans l'Est algérien pour débarrasser quelqu'un d'un mal qui perdure, consiste à prendre un peu de son sang sur un flocon de laine ou de coton, des rognures de ses ongles et de ses cheveux et de les jeter dans un oued : on croit qu'en les emportant, l'eau emporte avec elle le mal. Le rite est souvent suivi de formules magiques, adressées à l'oued : «Oued, emporte loin d'ici le mal, jette le mal, donne-moi la bénédiction !». Dans la magie de l'amour, on récupère les parties du corps de la personne aimée et on les porte en nouet : il s'agit ici de s'attacher cette personne qui se refuse, en établissant un contact «physique» avec elle. Dans d'autres cas, les parties récupérées sont broyées ou brûlées et mélangées à la nourriture de celui ou de celle pour qui on soupire. L'effet visé est le même : se rapprocher, entrer dans le corps de l'autre, faire partie de lui-même pour qu'il n'y ait plus de séparation. Quand le sorcier ne dispose pas de parties du corps ou des objets personnels de sa victime, il peut encore utiliser son image dessinée sur un bout de papier (aujourd'hui, il y a aussi les photographies) ou encore son nom : l'image et le nom font partie, en effet de l'être, et peuvent lui servir de substitut.