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Une ville, une histoire
La malédiction (2e partie)
Publié dans Info Soir le 21 - 06 - 2005

Résumé de la 1re partie A l?approche de ses soixante ans, Mustapha est brusquement pris de panique : il croit qu?il ne va pas tarder à mourir !
Fatima, sa femme, et ses fils Larbi, Boualem et Hakim le regardent, surpris.
? Une malédiction ? Mais de quoi parles-tu ?
Comme s?il regrettait le mot qu?il venait de lâcher, Mustapha secoue la tête.
? C?est juste une constatation?
? Quelle constatation ? demande Fatima, peu convaincue par l?explication.
Mustapha hésite encore. Sa femme et ses fils ne le quittent pas des yeux, voulant une explication.
? Mon père, dit Mustapha, mon père est mort à soixante ans?
Fatima fronce les sourcils et éclate de rire.
? Quoi ! Toute cette angoisse parce que ton père est mort à soixante ans ? Mais ton père, que je n?ai pas connu, était sans doute malade !
? Il n?était pas malade du tout. C?était un solide gaillard, comme on n?en trouve plus aujourd?hui? Bien taillé, costaud, travailleur? il avait passé vingt ans de sa vie dans les mines de charbon, en France !
Larbi hoche la tête :
? Justement, les mines, ça détruit un homme !
? Mon grand-père, dit Fatima, a également travaillé dans les mines? il est mort de la tuberculose ! Le pauvre crachait ses poumons !
? ça a dû être le cas de grand-père, dit Hakim.
? Non, non, dit Mustapha, mon père ne crachait pas ses poumons, il n?a jamais craché de sang? Il n?avait pas la tuberculose !
? Alors, il est mort d?une autre maladie !
? Je vous dis qu?il n?était pas malade !
Fatima fronce les sourcils.
? Alors, il était fou comme toi !
? C?est la malédiction !
? La malédiction de la folie !
? Et mon grand-père ? Il n?est pas allé dans les mines, lui? il a toute sa vie vécu ici? Il était fort comme un chêne, un chêne qui s?est effondré brusquement, comme si on l?avait abattu ! Mort à soixante ans !
? Simple coïncidence !
? Et mon oncle Chaâbane, c?était aussi de la folie ? N?est-il pas mort à soixante ans, lui aussi ?
? C?était une crise cardiaque !
? Mais à soixante ans ! Et il n?avait jusque-là aucune maladie cardiaque !
Hakim intervient.
? On n?a pas besoin de souffrir du c?ur pour faire brusquement un arrêt cardiaque.
Les enfants sont impressionnés, ils n?étaient pas au courant de tous ces décès brusques, à soixante ans. Ils veulent quand même rassurer leur père.
? Ce ne sont là que des coïncidences, cela ne veut pas dire que toi aussi, tu mourras à soixante ans ! (à suivre...)


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