Héritage Le groupe Othmani est une très grande entreprise familiale qui existe depuis plus de 40 ans. «C?est une famille unie et solidaire. Elle fonctionne selon un mode patriarcal très nationaliste et avec des travailleurs honnêtes et respectueux», explique Slim Othmani. M. Slim ajoute aussi que la vision d?entrepreneur qu?avait son père Salah a permis la naissance, en 1966, de la conserverie de fruits et de légumes (NCA) avec la participation de deux actions, celles de son père et de son grand-père. De «Rouiba», cette entreprise s?est développée avec la création d?autres telles que Coca-Cola (1993), MMC (DDB) en 1998. L?entreprise est restée à 100% familiale de 1966 jusqu?en 1985 et l?intégration de tous les enfants. En 2005, leur entreprise est devenue à 72% familiale avec l?arrivée d?un nouvel actionnaire avec un fonds d?investissement dans le capital. Les Othmani n?ont pas cédé la majorité. Le management a évolué de père en fils, selon Slim, depuis 1966. «De mon grand- père Saïd, à mon père Salah en 1978 puis à moi en 1999. Actuellement, tous les membres de la famille sont actionnaires.» Pour sa part, Slim Othmani du groupe (Rouiba et Coca-Cola), gérant de la nouvelle conserverie familiale de jus Rouiba qui emploie actuellement 350 employés, voit que le dialogue avec les pouvoirs publics devrait être plus ouvert. «Ils devraient penser à ce que les chefs d?entreprises se structurent en patronat crédible et efficace.» Sur les challenges d?un chef d?entreprise, Slim précise qu?il faut être «à la fois du côté des actionnaires et des employés». Une autre famille, une autre entreprise, celle de Maxi-Choc de fabrication de barres de chocolat installée à Annaba qui emploie 86 personnes depuis dix ans, et dont Mme Nadia Belkheiri est directrice générale. Maxi-Choc a été créée par son père en 1986 à son retour de France. «Mon défunt père a autofinancé l?achat du terrain, la construction et les équipements. Elle est devenue une affaire de famille en 1996», déclare-t-elle. Le conseil de famille, constitué de huit membres, avait décidé de confier la gestion à Nadia, la cadette. Mme Belkheiri a précisé, lors de sa prise de parole au premier séminaire consacré aux entreprises familiales, que «dans un environnement à dominance masculine, ce fut une tâche ardue et une sorte de parcours difficile entre la maîtrise d?un marché et les procédures qui n?étaient pas simples.» «Nous continuons à nous battre sur le terrain de l?innovation et de la qualité si nous sommes accompagnés par des mécanismes transparents qui accordent à tout le monde les mêmes atouts pour se développer. Nous acceptons la loi du marché à condition que la fraude aux frontières ne vienne pas anéantir tout ce que nous avons construit. Nous acceptons toutes les lois du pays à condition qu?elles s?appliquent à tous d?une façon équitable et juste. Nous acceptons les règles d?ouverture sans que cela suppose la destruction de l?appareil national de production et d?emploi.»