Dans l?usage linguistique algérien, le prénom est dit ism en arabe et issem en berbère. Le second n?est pas un emprunt au premier, mais les deux mots font partie d?un fonds lexical commun à l?arabe et au berbère qui, comme on le sait, appartiennent à la même famille de langues, les langues chamito-sémitiques. L?antiquité nous a légué des noms de personnages qui sont, sans doute, des prénoms, dans le sens où on l?entend aujourd?hui : Jugurtha, Massinissa, Juba, etc. Mais sur les stèles, les noms des personnages sont suivis de ceux de leurs ancêtres. Ainsi, sur le mausolée de Massinissa, à Dougga, en Tunisie, l?épitaphe indique : «Massinissa, fils de Gaya, fils de Zilalsen le roi.» Le Moyen Age reconduit les noms berbères (Yaghmoracen, Bologhine, etc.), mais les noms sont organisés selon le modèle oriental. Ainsi, le nom comprenait, du moins à l?écrit : el-ism (équivalent du prénom français) ; une kunya, élément composé avec abû (père de) ou ibn (fils de) ; un laqab ou surnom et une nisba ou adjectif de relation se référant à l?origine géographique ou ethnique du personnage. Dans la réalité, on ne retenait que le ism et la kunya, du genre «Mohamed ben Kaci», et les termes kunya sont pris respectivement comme dénomination du prénom et du nom. La langue de l?administration, elle, a repris issem dans le sens de prénom, mais c?est au laqab traditionnel qu?elle assigne le sens de nom. (à suivre...)