Préoccupation Amnesty International a qualifié, dans un récent rapport, cette prison de «goulag de notre époque». Un groupe de parlementaires républicains et démocrates américains s'est rendu samedi dans le centre de détention de la base américaine de Guantanamo à Cuba où plus de 500 détenus, suspectés d'être des terroristes, sont actuellement incarcérés. Les parlementaires doivent examiner au cours de leur tournée s'il est nécessaire d'imposer des règles plus strictes sur les méthodes employées par l'administration du président George W. Bush concernant les conditions de détention des prisonniers. Le centre de Guantanamo, ouvert en janvier 2002, est devenu, aux Etats-Unis, le centre d'un âpre débat concernant la façon dont sont traités les prisonniers et sur lesquels des abus auraient été commis. Certains parlementaires veulent la fermeture du centre alors que d'autres ont réclamé la création d'un commission indépendante ? pour faire la lumière sur ces abus ? que le président Bush a rejetée. «Les Américains doivent avoir confiance dans le fait que nos forces armées et notre gouvernement traitent d'une façon correcte les prisonniers tout en obtenant des renseignements afin d'améliorer la protection de notre nation», a déclaré, dans un communiqué, la représentante démocrate de Californie Ellen Tauscher. Quelque 520 détenus, d'une quarantaine de nationalités, suspectés d'appartenir à l'organisation terroriste Al-Qaîda ont été capturés dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. Sur ce nombre, une douzaine ont comparu devant des Cours militaires spéciales sous l'accusation de crimes de guerre et quatre seulement ont été inculpés 167 prisonniers suspects ont été libérés après avoir été jugés par des responsables comme n'étant plus des ennemis ou ne présentant plus une menace pour les Etats-Unis. 67 autres prisonniers ont été confiés à leurs gouvernements respectifs. Par ailleurs, le secrétaire général des Nations Unies, Kofi Annan, souhaite que la question de l'accès des experts de l'ONU chargés des droits de l'Homme à la base américaine de Guantanamo à Cuba, soit résolue, a indiqué vendredi une porte-parole, Marie Okabe. Marie Okabe a précisé que «le secrétaire général est soucieux que les droits de l'homme soient appliqués universellement et uniformément». Il faut tout de même rappeler que les Etats-Unis ont reconnu pour la première fois devant l'ONU des cas de tortures infligées à des prisonniers en Afghanistan et en Irak, ainsi que sur la base américaine de Guantanamo Selon un membre du Comité de l'ONU contre la torture, Washington a reconnu ces tortures dans un rapport encore confidentiel remis au Comité, qui examine le respect de la convention internationale contre la torture par les Etats signataires.