Bush cherche à fermer Guantanamo. Le président américain, sensible aux multiples appels pour mettre fin à son goulag, aurait trouvé la solution en négociant l'extradition des 518 prisonniers vers leurs pays d'origine. Des représentants américains sillonnent les pays d'origine des prisonniers de Guantanamo pour obtenir leur extradition. Amnesty International avait mis les pieds dans le plat, en mai dernier, avec un rapport très critique sur les conditions d'incarcération de musulmans, présumés terroristes, allant jusqu'à qualifier la prison ouverte en 2002 par Bush de “goulag”. Le chef de file de la commission des Affaires étrangères du Sénat, le démocrate Joe Biden, a déclaré que ce camp est “le meilleur outil de propagande pour le recrutement de terroristes”. Plus influent, le républicain Mel Martinez s'est également prononcé pour sa fermeture. Les médias libéraux ont eux aussi dénoncé ce qu'ils estiment être une “honte” pour l'Amérique, et l'opinion américaine découvre à son tour que son pays n'est pas si habilité, comme ne cesse de le ressasser Bush, pour semer les valeurs démocratiques à l'étranger. Certains ont été remis en liberté faute de preuves, les autres rapatriés dans des prisons dans leurs pays d'origine, notamment au Pakistan, en Grande-Bretagne, au Maroc et en Arabie Saoudite. La fermeture de ce goulag n'est donc plus repoussé aux calendes grecques dès lors que l'usage de la “rendition”, c'est-à-dire la remise de personnes accusées de terrorisme capturés par les Américains à des services de sécurité et de renseignements étrangers, s'est généralisée. Bush pourra ainsi délocaliser les sévisses dont l'accusent les ONG et qui ont mis en émoi ses électeurs. D. Bouatta