Remède Chaque maladie et groupe de maladies que l?on croyait causées par les mêmes effets parce que présentant des symptômes identiques, étaient traités par des procédés magiques. Comme dans le cas de l?umm s?abyan regroupant les maladies infantiles, on croit que la maladie est provoquée par les djinns. Les procédés employés étaient souvent puérils, mais ils donnaient parfois des résultats positifs parce qu?ils agissaient par autosuggestion : le malade croyait à la force magique des incantations et se persuadait ainsi de guérir ! Dans ce genre de rites, on recourt souvent aux versets du Coran dont la force, dit-on, constitue un antidote contre la force malfaisante qui provoque le mal. C?est le cas du rite qui soigne les migraines qui refusent de se dissiper : on écrit la Basmalla (la formule «il n?y a de dieu que Dieu et Mohammed est Son prophète») ainsi qu?un verset indiqué, et une formule conjurant le mal de partir ; on dissout le papier dans de l?eau et on donne à boire au malade «l?écriture», c?est-à-dire l?encre diluée dans l?eau. Pour les maux de ventre, on agit autrement. Cette fois, on trace un djedwal ou carré magique, avec des lettres bien précises. On demande au malade de poser le doigt sur la partie où il a mal : avec une épingle, on pique une lettre légèrement et on récite un verset du Coran qui fait allusion au mal. La douleur doit disparaître, autrement, on enlève l?aiguille de la lettre et on refait la même opération jusqu?à ce que la douleur cesse. Les lettres aussi représentent le mal : l?opération consiste à transférer le mal réel sur la lettre pour le maîtriser en «l?épinglant» au sens propre du mot. Ici aussi, on recourt à l?autosuggestion, le malade se persuadant que le procédé magique est suffisamment puissant pour le guérir !