Rappel Lancé par le ministre britannique des Finances, Gordon Brown, en janvier, le Plan Marshall avait trois objectifs : effacer la dette des pays pauvres, doubler l'aide au développement et supprimer les barrières protectionnistes des pays riches. Le premier volet, le plus symbolique, a été adopté par les ministres des Finances du G8, dont le Royaume-Uni assure cette année la présidence, lors de leur dernière réunion les 10 et 11 juin à Londres. Les grands argentiers de la planète ont décidé, outre l'annulation de leur dette bilatérale, d'effacer les 40 milliards de dollars dûs à la Banque mondiale, à la Banque africaine de développement et au Fonds monétaire international par un premier groupe de 18 pays, la mesure étant vouée à s'élargir à 20 autres pour un total de 55 milliards de dollars. Les pays riches se sont parallèlement engagés à compenser le manque à gagner pour les institutions financières internationales. Le deuxième volet, qui consiste à porter de 50 à 100 milliards de dollars le montant annuel de l'aide publique au développement (APD), est au menu des discussions du sommet du G8 de Gleneagles en Ecosse du 6 au 8 juillet. Gordon Brown souhaitait que les pays riches s'engagent sur un calendrier pour porter leur contribution à l'APD à 0,7% du PIB, comme l'a fait depuis l'Union européenne avec l'objectif d'y parvenir à l'horizon 2015. Il proposait pour ce faire de mettre en place une facilité financière internationale, une structure complexe d'emprunt obligataire destinée à financer l'aide aux pays pauvres. Les Etats-Unis ont dit à plusieurs reprises qu'ils n'en voulaient pas. Une IFF dite pilote, dont les fonds serviront à financer un programme de vaccination, a néanmoins été mise en place par la Grande-Bretagne, la France et la Suède et devrait voir le jour prochainement. La France et l'Allemagne ont de leur côté proposé d'instaurer une taxe sur les billets d'avion, pour financer la lutte contre les grandes pandémies comme le sida. Le troisième volet du nouveau Plan Marshall, enfin, consistant à achever le cycle de négociations commerciales multilatérales de Doha pour ouvrir les marchés des pays développés aux pays pauvres et supprimer les subventions agricoles, est davantage à l'agenda de la prochaine réunion de l'Organisation mondiale du commerce, prévue en décembre à Hong Kong.