Résumé de la 4e partie Les habitants de Lake Elsinore paniquaient. La police était submergée de lettres demandant aux enquêteurs de trouver le tueur. Le 27 avril 1991, un sans-abri buta sur le corps d'une jeune femme nue, derrière le Bowling Center de Riverside. Elle avait été violée et étranglée. Elle fut identifiée comme étant Cherie Michelle Payseur, 24 ans. Elle avait fréquenté l'école des sourds de Riverside et était la mère célibataire d'une petite fille. Pour vivre, elle avait d'abord fait des ménages. Mais son besoin de drogue l'avait plongée dans la prostitution. Le cycle de violences à Lake Elsinore s'était intensifié dans des proportions explosives. Il n'y avait aucun suspect, bien que les enquêteurs aient commencé à vérifier les vies, les emplois du temps et les casiers judiciaires de plus de 200 personnes. Tous les policiers disponibles furent envoyés dans la région. Dans les semaines à venir, 20 «agences» différentes (FBI, bureau du shérif, police de la route, criminelle, unité spéciale, etc) allaient être impliquées dans la chasse à l'homme. La célébration du 4 juillet (fête nationale de l'Indépendance) amena beaucoup de touristes à Lake Elsinore et ses alentours. On prépara des pique-niques et tout le monde attendit le feu d'artifice. Ceux qui folâtraient près de la Railroad Canyon Road ne savaient, sans doute pas, que la 15e victime du tueur était près d'eux. Elle fut découverte allongée dans l'herbe. La jeune femme était blafarde, ses lèvres étaient bleues et ses yeux grands ouverts. Elle avait été étranglée. Elle fut identifiée comme étant Sherry Ann Latham, 37 ans. Elle avait commencé à prendre de la drogue dès l'adolescence et avait rapidement dû se prostituer. Les détectives Bob Creek et John Davis, de Lake Elsinore, enquêtaient sur le tueur depuis le début. Des photographies des scènes des crimes étaient punaisées dans leur bureau. Et des photographies des victimes vivantes, lors de leurs précédentes arrestations. Elles paraissaient toutes plus que leur âge. Elles travaillaient presque toutes aux mêmes endroits : University Boulevard à Riverside, Main Street à Lake Elsinore, ou dans les motels miteux de Perris. Elles travaillaient ensemble, elles vivaient ensemble, elles mangeaient ensemble... et elles mouraient de la même manière. La plupart laissaient des familles abattues et désespérées. Il était loin, le temps où le président Grover Cleveland et l'acteur Clark Gable venaient passer leurs vacances à Lake Elsinore. Certains quartiers étaient, à présent, envahis par les dealers, les drogué(e)s et les prostituées. Les commerçants se plaignaient de leur présence. Certains affirmaient même que les meurtres du tueur étaient un bienfait pour la communauté. Un commerçant expliqua sans vergogne à des journalistes : «Il y a nettement moins de prostituées sur Main Street maintenant. C'est très bien qu'elles ne soient plus là. Les affaires vont bien mieux depuis qu'elles sont parties. Je pense que celui qui les tue est ici pour nettoyer le voisinage !» Mais que le tueur haïsse ou non les prostituées ne faisait aucune différence pour le détective Creed : «Peu importe qu'elles soient droguées ou prostituées. Pour nous, il n'y a pas de différence. Elles payent des impôts comme tout le monde.» (à suivre...)