Aventure Après six mois de présence au club, durant lesquels il a connu le bon et le moins bon, Jean-Paul Rabier, l?entraîneur du Mouloudia d?Alger, rentre chez lui en France aujourd?hui. Le 2 juillet 2005, fin de contrat. C?est ce qui est écrit, noir sur blanc, sur le document que le technicien français avait paraphé, il y a six mois lorsqu?il est venu prendre la place de Mehdaoui puis de son intérim Farhi, au lendemain d?une débâcle en terre égyptienne face au Zamalek (0-5) en Ligue des clubs champions arabe. La mission de Rabier était de terminer au moins troisième en championnat, ce qui est chose faite, même si le MCA est passé à côté d?une meilleure place et d?aller le plus loin possible en Champions league arabe et en Coupe d?Algérie, le seul titre supposé être dans les cordes de l?équipe. Rabier est rentré aujourd?hui en France avec la conscience tranquille, dit-il, et le sentiment du devoir accompli, mais avec beaucoup de frustration. En effet, l?élimination en Coupe d?Algérie en quart de finale face à l?ASO Chlef, trois jours seulement après que son équipe eut livré une bataille épique face à l?Ittihad Saoudi (1-0), est resté en travers de la gorge du Français, comme ce fut le cas pour les centaines de milliers de supporters. Des supporters qui ont justement adopté très vite cet entraîneur et apprécié son travail, malgré tous les problèmes qu?il a endurés (non-paiement à temps de son salaire, indisponibilité d?un terrain d?entraînement digne du club, histoires d?argent des joueurs qui a empoisonné l?équipe et influé négativement sur ces résultats, affaire Farhi, ?). Aussi paradoxal que cela puisse paraître, Rabier a gagné l?estime et la confiance des joueurs et surtout du très exigeant public mouloudéen, et ce malgré les cartons de Sfax (0-4), du CSC (1-4) et surtout l?humiliation historique de Tlemcen face au WAT (1-8). En 15 matches de championnat, Rabier a récolté 23 points, soit le même nombre réalisé par son prédécesseur Mehdaoui, mais en 12 rencontres. En revanche, Rabier tirera profit du parcours de son équipe en Ligue des champions et de sa qualification en quart de finale où elle sera écartée aux tirs au but par le futur vainqueur, l?Ittihad Saoudi (1-0 et 0-1). Après donc six mois assez mouvementés pour l?ex-sélectionneur du Gabon, la direction du MCA a tenté, jeudi dernier, pour la énième fois, de le maintenir à la barre technique histoire d?exaucer le v?u des joueurs et des supporters et de jouer la carte de la stabilité, voire de la continuité dans le travail. Mais apparemment, les choses n?ont pas abouti puisque Rabier est reparti sans que rien soit signé et en laissant une toute petite ouverture. Il se dit déçu par la campagne de recrutement et le départ de certains joueurs (Amrane et Dellalou en particulier), mais surtout par les tergiversations des dirigeants concernant sa première condition, à savoir la disponibilité d?un terrain d?entraînement pour l?équipe, sans parler de l?aspect financier (il aurait exigé un salaire de 10 000 euros/mois).