Alarme Trois candidats sur 10 ont réussi au bac. Un résultat catastrophique qui va decrescendo comparativement aux années précédentes. Les lycées de la capitale, qui devraient être une vitrine pour les autres établissements secondaires du pays, ont fait beaucoup de malheureux cette année. Le taux général de réussite est de 30 %. Pis encore, selon des responsables de lycées, la quasi-totalité des candidats ayant décroché leur bac sont des redoublants. Selon Redouane Osmane, secrétaire général du Conseil des lycées d?Alger, «80 % de réussite a été enregistrée dans les filières scientifiques. Quant aux candidats inscrits en lettres, les résultats sont catastrophiques, voire vertigineux. Qu?est-ce qui a donc conduit à ces résultats ?» Le SG du CLA est catégorique : «Cela est dû aux mauvaises notes obtenues en philosophie.» Serait-ce une explication suffisante? Sans aucun doute, il y a lieu de remettre en cause un certain laisser-aller constaté, selon plusieurs parents d?élèves. «Ce n?est pas la première fois que l?administration ne fait pas attention aux accidents ou autres erreurs qui se glissent au moment de la correction des copies, ce qui peut se répercuter fatalement sur le taux de réussite. Cela aussi démotive les élèves, notamment ceux qui ont travaillé et ont peiné pour réussir», explique un parent d?élève. D?autres mettent en cause le système éducatif lui-même. Si les dernières réformes, toujours en période d?«essai» sont loin de faire l?unanimité, c?est surtout la manière de leur application qui dérange. «Elles se sont faites à la hâte et dans la précipitation. Résultat : les objectifs fixés n?ont pas été atteints, à savoir une hausse du taux de réussite à tous les niveaux», explique Bachir Hadj Dallalou, président de la Fédération nationale des associations des parents d?élèves, jeudi dernier, sur les ondes de la Chaîne III. «Pour les résultats catastrophiques de la 6e AF, la réforme du système éducatif est la première cause directe», ajoute-t-il. Selon lui, il faut tout d?abord, avant de procéder à une deuxième session de cet examen, une session de rattrapage. «Et il faut revenir à l?ancienne méthode, à savoir ajouter la moyenne de l?année et diviser par 3», suggère-t-il. Pour le bac, M. Dallalou estime que le fait de «nationaliser» cet examen a joué un grand rôle dans les mauvais résultats. «Il faut revenir au système des deux sessions, Sud, Nord et nous allons nous battre pour cela. Des candidats, dans les wilayas de Sud, ont quitté les salles d?examen à cause de la chaleur torride qui y régnait», explique-t-il.