Finalement le record du taux de réussite au bac 2007 n'a pas été battu. Un simple calcul mathématique montre que, le taux de réussite des candidats au bac issu de l'ancien régime étant de 55,04% et celui du nouveau régime de 50,22%, la moyenne des deux taux ne peut être que 52,63%. Une logique qui n'est pas du goût de M. Boubekeur Benbouzid, ministre de l'Education nationale, qui soutient que le pourcentage de réussite est de 53,19%. Non content de ce rapport, il va même jusqu'à affirmer que réellement le taux de réussite au bac 2008 est celui des candidats issus de la réforme de l'enseignement, soit 55,04%, considérant que l'autre volet, l'ancien régime, est plus une cession de rattrapage pour les candidats qui n'ont pas réussi à avoir leur bac l'année précédente. Ce qui explique, selon le ministre, le faible taux de réussite. «L'année dernière, pour l'ancien système, le nombre de mentions très bien était de 226, cette année on en a compté quatre. C'est-à-dire que les meilleurs ont réussi à passer l'examen l'année dernière», explique M. Benbouzid. Devant une assistance composée des directeurs de l'éducation des 48 wilayas, des représentants des associations des parents d'élèves et des journalistes, le ministre a dressé un tableau très positif du cru 2008. Aussi bien sur le plan quantitatif que qualitatif. Des chiffres qui, d'après le ministre de l'Education nationale, rivalisent avec ceux des pays les plus développés. «Cette année, nous avons 36,68% des candidats qui ont obtenu le bac avec mention. Il y a 3 mentions «excellent» et 1 106 mentions «très bien», se réjouit le ministre. «Si nous avions racheté à 9, nous aurions eu 74% de taux de réussite.» Parmi les cas remarquables, il est noté que le plus jeune bachelier algérien est âgé de 13 ans. Scolarisé à Constantine, ce génie qui a obtenu 10,4 de moyenne, à dû se rendre dans la wilaya de Biskra pour être inscrit en candidat libre. Par ailleurs, une dizaine d'établissements secondaires ont eu un taux de réussite de 100%. 929 établissements sur 1 539 ont eu un taux supérieur à 50%. Un gage de l'évolution positive des lycées en Algérie, souligne M Benbouzid. «C'est un bon résultat mais il ne faut pas verser dans l'euphorie», tempère-t-il. Il ajoute que les vrais résultats de la réforme ne seront connus qu'en 2015 «lorsque les élèves qui ont poursuivi tout leur cursus scolaire sous le nouveau régime atteindront la terminale. Cette année, ce sont les candidats qui ont vécu la réforme du lycée seulement», explique-t-il avant d'annoncer qu'un taux de réussite avoisinant les 75% est attendu dans 5 ou 6 ans. Au sujet du déroulement et de la préparation de l'examen de fin du cycle secondaire de 2008, M Ali Salhi, directeur de l'Office national des examens et concours, a pris le relais, présentant une kyrielle de chiffres. N'omettant aucun détail, même pas le nombre d'enveloppes distribuées ni celui des feuilles imprimées, le responsable révèle que 2 milliards de dinars ont été dégagés pour le déroulement du bac 2008. Un chiffre auquel il faut ajouter, selon le ministre, 4 milliards de centimes représentant les cadeaux que vont recevoir les meilleurs bacheliers de cette édition. Les candidats qui se sont absentés à l'examen sont au nombre de 31 681. Il a été comptabilisé 438 cas de tricherie, dont 153 pour les scolarisés et 285 pour les candidats libres. Les premiers seront interdits de passer le bac pour 5 ans, les seconds pendant 10 ans. Quant aux cas d'usurpation d'identité, leurs auteurs seront traduits en justice. Revenant sur la réforme de l'éducation, M. Benbouzid tente une nouvelle approche pour élever le niveau des établissements scolaires. «Créer une émulation. Afficher le classement des meilleurs établissements et des meilleures wilayas. La sanction sera la récompense des meilleurs», prône-t-il. Sur le volet de l'enseignement, le ministre, encore une fois, fait parler les chiffres. «Depuis 1999, nous avons recruté 80 000 licenciés. Un concours se déroulera le 29 juillet prochain pour 26 000 postes budgétaires», déclare-t-il. «On peut faire du social partout sauf dans l'éducation», justifiant en quelque sorte, la non-titularisation de certains enseignants. «Il faut avoir une licence, passer le concours et suivre une formation spécialisée pour être enseignant.» D'autre part, le ministre, qui veut faire de l'examen du BEM le seul examen déterminant avant le bac, révèle que la rentrée scolaire est maintenue pour le 13 septembre. Une rentrée qui sera «difficile mais possible», selon lui, particulièrement pour les établissements du cycle moyen. «On connaîtra peut-être des classes de 40 ou 50 élèves. Une surcharge des salles est prévisible pour 2 ou 3 ans. En attendant de recevoir les 500 lycées prévus», poursuit-il en notant toutefois avoir reçu 420 établissements et 10 000 salles de cours. Sur la généralisation de l'informatique au niveau des établissements scolaires, le ministre assure que, l'année prochaine tous les CEM seront doté de matériel informatique. Quant aux primaires, leur nombre étant très important, Benbouzid déclare qu'en collaboration avec les ministres de l'Industrie et de l'Enseignement supérieur, une réflexion est engagée pour l'ouverture d'une usine de montage de micro-ordinateurs. S. A.